Nouveau mandat pour renforcer la Conférence ministérielle sur les Affaires francophones

Francophonie canadienne

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Publié 09/02/2006 par Magdaline Boutros

La 10e conférence ministérielle sur les Affaires francophones s’est clôturée, vendredi dernier, par l’énoncé d’une volonté claire de la part des participants de renforcer la francophonie canadienne. Un nouveau mandat, encore à l’étude auprès de certains gouvernements provinciaux, viendra sous peu officialiser la nouvelle tangente que prend l’organisation.

Avec pour thème «Perspectives d’avenir pour la francophonie canadienne», la 10e conférence qui s’est déroulée les 13 et 14 octobre à Regina, en Saskatchewan, constituait une étape charnière dans le développement de l’organisation.

Les détails du nouveau mandat n’ont pas encore été dévoilés. On sait d’ores et déjà que celui-ci devrait avoir comme principal objectif de renforcer la capacité des provinces et des territoires à améliorer les services en français destinés à leurs citoyens.

C’est en 1994 que se tenait à Moncton pour la première fois une conférence réunissant les ministres responsables des Affaires francophones des gouvernements provinciaux. Depuis, une fois l’an, les ministres se rencontrent pour discuter des meilleures stratégies à adopter pour octroyer des services en français de qualité à leurs citoyens.

La Conférence se déroule en deux temps. Une première réunion a lieu entre les ministres provinciaux et territoriaux, puis une deuxième se déroule incluant le gouvernement fédéral.

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En entrevue à L’Express, Benoît Pelletier, ministre québécois responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la Francophonie canadienne, évoquait la nouvelle orientation que prendra sous peu l’organisation: «Nous voulons focaliser le mandat de la conférence sur la promotion de la dualité linguistique au Canada, comme grande valeur canadienne.»

Signe de ce nouvel élan que les participants veulent insuffler à la Conférence, celle-ci a adopté un nouveau nom. La Conférence ministérielle sur les Affaires francophones devient la Conférence ministérielle sur la francophonie canadienne, «un nom qui reflète davantage la force et la vitalité des communautés francophones et acadienne du Canada», peut-on lire dans le communiqué de presse.

Ce renouveau fait suite à une décennie de collaboration entre les ministres responsables des Affaires francophones et à un changement dans le visage de la francophonie canadienne. «Nous sommes vraisemblablement en présence d’une francophonie canadienne qui est plus inclusive qu’avant», relate Benoît Pelletier.

La place du Québec dans la Conférence a également évolué. De 1994 à 2003, la province francophone n’occupait pas une place active au sein de l’organisation. Ce n’est que depuis 2003 qu’elle est membre à part entière. «Le retour du Québec dans le giron de la francophonie canadienne fait en sorte qu’on doit définir la francophonie de façon encore plus inclusive, et en même temps, tout le monde est conscient qu’il y a une nouvelle réalité de la francophonie canadienne qui est maintenant imprégnée par l’apport des immigrants. Toute cette nouvelle réalité propre à la francophonie canadienne fait en sorte qu’on a senti le besoin de changer.»

Cette 10e Conférence a également permis d’officialiser la participation du gouvernement fédéral à la portion fédérale-provinciale-territoriale de la Conférence. Le ministre fédéral responsable des langues officielles agira désormais à titre de co-président de la réunion.

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«Nous sommes très heureux de ce développement puisqu’il s’inscrit directement dans la volonté ferme du gouvernement du Canada de participer activement au rayonnement et à l’avancement de la francophonie canadienne», a souligné Mauril Bélanger, ministre fédéral responsable des langues officielles, au terme de la Conférence.

«C’est une étape importante que vient de franchir la Conférence. On croit que l’officialisation de la place du fédéral va rehausser les chances de collaboration entre tous les participants», a déclaré en entrevue Madeleine Meilleur, ministre de la Culture et ministre déléguée aux Affaires francophones de l’Ontario.

La réunion tripartite a également permis d’aborder la question du Plan d’action sur les langues officielles. Les ministres provinciaux et territoriaux ont fait valoir auprès du ministre Bélanger l’importance de renouveler le plan d’action – qui vient à échéance en mars 2008 – pour continuer à soutenir les initiatives qui ont vu le jour grâce au plan d’action, notamment dans les domaines de la santé et de l’immigration.

Pour la première fois depuis sa création il y a 10 ans, la Conférence a adopté un plan stratégique. Parmi les priorités citées se trouvent le développement et la mise en œuvre des programmes de développement de la petite enfance, le renforcement de l’espace francophone, ainsi qu’une amélioration de l’accès aux services de santé en français et aux services juridiques en français.

Un comité de travail a également été formé pour dresser un inventaire des questions auxquelles fait face la francophonie canadienne et pour trouver des pistes de solution en collaboration avec le gouvernement du Canada.

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Au terme de la réunion, Madeleine Meilleur s’est déclarée satisfaite des résultats obtenus et a souligné l’importance des échanges d’idées entre ministres responsables des affaires francophones. «On note ce qui se fait ici et ailleurs. On peut ensuite emprunter des idées pour la promotion du français. On collabore, on s’aide, on échange des idées avec nos collègues grâce à la Conférence.»

La prochaine réunion de la Conférence se tiendra à Ottawa, en sol ontarien, à l’automne 2006.

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