Notre planète la Terre

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Publié 03/06/2008 par Gabriel Racle

«Il y a partout une angoisse diffuse, mais réelle, de la perte du sol. Il faut retrouver sa terre, et le mot ici est très riche, car il signifie non seulement la terre de [son pays], aujourd’hui menacée par de multiples dégradations, mais aussi la planète Terre, dont nous sommes les enfants et que nous devons sauvegarder dans sa diversité vivante et humaine.»

Ainsi s’exprime le sociologue et penseur français Edgar Morin dans son petit livre Pour une politique de civilisation, dont L’Express a parlé dans son édition du 1er au 7 avril 2008. En écho en quelque sorte à ces propos, le 21 décembre 2005 l’ONU proclamait l’Année Internationale de la Planète Terre (AIPT), une initiative de l’Union Internationale des Sciences Géologiques (IUGS) et de l’UNESCO, avec une durée de trois ans, de 2007 à 2009, qui a son apogée en 2008.

L’AIPT a pour objectif de mettre les géosciences au service de l’humanité, en assurant une utilisation plus grande et plus efficace des connaissances accumulées par les 400 000 spécialistes en sciences de la Terre du monde entier, en vue de relever les défis de demain.

Lors du lancement officiel de l’AIPT à Paris, au siège de l’UNESCO, le directeur général de cette institution déclarait notamment: «La Terre a des ressources limitées, qui sont partagées aujourd’hui par 6,5 milliards de personnes et le seront en 2020 par 9 milliards. Or, pour conserver une planète plus sûre, plus saine et plus pérenne, nous avons besoin de mieux comprendre le fonctionnement des systèmes complexes de la Terre.»

L’Assemblée générale des Nations unies a décidé cette proclamation en vue «de sensibiliser le public à l’importance pour le développement durable des phénomènes et des ressources terrestres, de la prévention, de la réduction et de l’atténuation des catastrophes et du renforcement des capacités nécessaires pour la gestion durable des ressources». Dans ce but, l’AIPT a prévu deux grands programmes. L’un doit sensibiliser le public à l’importance des géosciences pour la société, avec notamment un colloque international prévu en mars, à Paris, et consacré aux géosciences au service de l’humanité.

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L’autre programme, qui poursuit des buts scientifiques, se développe autour de dix grands thèmes multidisciplinaires, qui ont une forte composante sociale:

– la Terre et la santé pour un environnement plus sûr; le climat, la compréhension des changements climatiques est essentielle à notre bonne gestion de la planète Terre;

– les eaux souterraines en vue d’une utilisation durable de ces réserves d’eau potable;

– l’océan pour mieux comprendre globalement la Terre;

– les sols, le tapis de la vie;

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– la Terre profonde, de la croûte au noyau, en vue d’une planification économique et environnementale;

– les mégapoles, pour envisager une meilleur développement urbain;

– les risques naturels, plus de renseignements pour courir moins de risques;

– les ressources, nouvelles découvertes et développement durable;

– la Terre et la vie, les origines de la diversité, afin de préserver la santé des systèmes environnementaux nécessaires au maintien de la vie sur terre.

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Pour poursuivre ses objectifs, l’AIPT bénéficie du soutien de 191 pays, qui établissent des comités nationaux pour coordonner de façon indépendante, l’organisation, le financement et la communication des activités de leur pays. Au Canada, le Comité national canadien pour l’AIPT coordonne le programme de sensibilisation. Il vise à faire prendre conscience au grand public et aux décideurs du rôle essentiel des sciences de la Terre pour la société et à intéresser les jeunes Canadiennes et Canadiens aux études et aux carrières dans ce domaine, car ce secteur n’attire plus les jeunes.

Au Canada, les actions de l’AIPT se regroupent autour de l’acronyme TERRE, en référence aux termes environnemenT, Eau, Risques, Ressources et Énergie. Un Comité Jeunesse du Canada pour l’AIPT a été créé, avec pour principaux objectifs d’accroître la compréhension de la Terre, de ses processus et de son développement, auprès de la jeunesse canadienne; de faciliter la prise de conscience de la jeunesse et son éveil aux défis contemporains de notre planète; d’accroître la participation des jeunes à tous les aspects de l’Année Internationale de la planète Terre.

Le Comité national développe plusieurs projets pour atteindre les objectifs du programme de sensibilisation, notamment des dépliants et des expositions traitant de la géographie régionale, des sites Web à propos des Ressources naturelles du Canada et des carrières en sciences de la Terre, des articles de journaux qui font valoir l’héritage géoscientifique du Canada, un nouvel ouvrage sur la géologie du Canada et des conférences populaires. Le but est de valoriser l’image associée aux géosciences et d’illustrer l’importance des sciences de la Terre pour la société.

On se rappellera que sur les rivages de l’Océan indien, 250 000 personnes sont mortes, parce que les gouvernements du monde n’avaient pas vu la nécessité d’utiliser avec plus d’efficacité notre compréhension de la Terre.

Dans une brochure publiée à l’occasion de l’AIPT, on peut lire cette conclusion de portée universelle et pratique, sur la participation de tous et de chacun à cette importante année:

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«L’Année Internationale de la Planète Terre est une occasion majeure d’œuvrer pour la valorisation de la connaissance de notre planète dans les domaines d’activité où le besoin s’en fait le plus sentir: l’environnement, la santé, la gestion des ressources, la qualité de vie. Chacune, chacun peut contribuer en apportant des idées pour atteindre ces objectifs, que ce soit au niveau national ou international en contactant le comité de son pays ou le comité international, pour un soutien financier ou pour promouvoir une idée.»

«Ceux qui représentent un secteur d’activité industriel peuvent soutenir l’Année Internationale avec leurs idées de développement ou de mécénat. Les scientifiques peuvent déposer des projets de recherche en rapport avec les 10 thèmes scientifiques ou des projets de valorisation et de communication des résultats scientifiques de programmes arrivant à terme.»

«Les enseignants et leurs partenaires peuvent s’organiser pour constituer l’interface privilégiée dans la diffusion des messages de l’Année Internationale vers les élèves et les étudiants. Les représentants des médias ou des secteurs de communication dans l’industrie, sont invités à s’approprier les idées et les actions réalisées dans le cadre du programme de sensibilisation du public.»

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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