Grâce à de nouvelles techniques de datation, une étude dont les résultats ont été publiés dans l’édition du 20 août de la revue Nature fait le point sur la durée de temps pendant laquelle Homo sapiens et Homo neanderthalensis se sont côtoyés en Europe. La réponse est: plusieurs milliers d’années de plus que ce que l’on pensait jusqu’ici.
Cela permet d’écarter un des scénarios, celui d’un groupe — nous — qui aurait simplement éliminé l’autre, et cela oblige à envisager un scénario plus complexe, fait d’échanges entre deux «cultures». On sait depuis peu que les populations non africaines d’aujourd’hui portent de 1 à 2 % de gènes néandertaliens, vraisemblablement hérités d’échanges préeuropéens.
Selon l’archéologue britannique Tom Higham, la population de Néandertaliens était déjà en déclin lorsque les Homo sapiens sont arrivés en Europe, il y a environ 45 000 ans. Une compétition pour les mêmes ressources aurait pu être le coup de grâce qui a conduit à leur repli progressif, sous la forme de groupes de plus en plus petits et de plus en plus isolés, jusqu’à l’extinction des derniers, peut-être à Gibraltar il y a 28 000 ans.