Nortel, jadis un des plus beau fleurons de la technologie de notre vaste pays, est en train de passer l’arme à gauche et s’est mis sous la protection de ses créanciers aux États-Unis. De plus, la Bourse de Toronto est en train de vérifier si le titre de Nortel répond encore aux critères afin de rester listé en bourse. Regardons ensemble les hauts, mais surtout les bas de Nortel au cours des dernières années…
En septembre 2000, Nortel employait près de 90 000 employés, et avait une capitalisation boursière de près de 400 milliards de dollars, soit environ le tiers de la valeur totale de l’indice de la Bourse de Toronto! Le titre atteint même un sommet de 124,50$ lors de cette période faste et plusieurs pensaient alors que ce n’était qu’un début… La demande pour l’équipement de fibre optique sur laquelle était basée la valeur boursière de l’entreprise, était saturée. Nortel allait alors subir une spectaculaire chute dont elle n’allait jamais se relever.
En effet, l’équipement fabriqué par Nortel comptait pour environ 75 % du traffic Internet en Amérique du Nord à la fin des années 90, et la compagnie, voulant encore augmenter son emprise sur ce marché, acheta plusieurs compagnies avec des technologies prometteuses. En 2000 uniquement, elle acheta 11 compagnies pour un total de 19,7 milliards de dollars américains.
Une erreur notable de Nortel fut d’investir et de produire massivement dans une technologie qui, bien qu’excellente, ne fut pas adaptée massivement. C’est ainsi que le GSM (Global System for Mobile Communications) pris le dessus sur le CDMA (Code division multiple access) en ce qui concerne la technologie sans fil, un peu comme VHS a supplanté Beta pour les magnétoscopes. Donc, la compagnie montrait une stratégie axée sur la technologie plutôt que sur l’analyse du marché.
Aussi, les principaux clients de l’entreprise, des entreprises de télécommunications, ont été trop optimistes lors de leurs prévisions de l’augmentation de leur clientèle. Ainsi, les commandes ont diminué pour éventuellement baisser de moitié. De plus, en moins d’un an, les entreprises que Nortel avait payé plusieurs milliards de dollars ne valaient plus que quelques centaines de millions de dollars.