J’ai suivi les obsèques de Nelson Mandela avec beaucoup d’émotions et de tristesse, mais aussi avec des moments remplis de joie et d’admiration. Ces dernières ont éveillé en moi les souvenirs d’une époque difficile dans ma vie de jeune militant; mais également des périodes de joie pour tout ce que Mandela m’a inspiré en termes d’espoir et d’aspirations.
Ce géant de l’humanisme m’a inspiré, comme des millions à travers le monde, à pardonner, à ne pas se nourrir de haine, à ne pas se laisser guider et s’enfermer derrière mes préjugés, à garder l’espoir et voir toujours qu’un jour meilleur est le résultat de notre sacrifice. Pour tout cela, son nom restera à jamais gravé dans notre mémoire collective.
J’étais dans un cours de français en 5e année secondaire (9e année en Ontario) lorsque mon professeur de français, Nathalie Fève, m’a donné comme devoir de faire une présentation en classe sur le racisme et l’apartheid. C’était la première fois que je me familiarisais avec la réalité de l’Afrique du Sud sous le régime de l’apartheid ainsi qu’avec Nelson Mandela, l’ANC (Congrès National Africain) et la lutte acharnée contre ce régime fondé sur la ségrégation, le racisme et l’injustice.
Cette découverte m’a poussé davantage à m’intéresser à ce qui se passait autour de moi en termes d’injustices, d’inégalités et de corruption. C’était le début d’une période d’implication dans le mouvement estudiantin et le mouvement démocratique de gauche au Maroc.
Prison
Il en a résulté un chapitre douloureux et pénible dans ma vie, dans celle de ma famille et de plusieurs jeunes de ma génération qui avaient cru et épousé les valeurs des droits de la personne, de la justice et de l’équité. Notre rêve et espoir étaient que le Maroc devienne un pays démocratique, juste, équitable, émancipé et prospère.