En 1856, en exploitant une carrière dans la vallée de Neander (Neandertal, en allemand), à une dizaine de kilomètres de Düsseldorf, en Allemagne, des ouvriers ont découvert des ossements et un fragment de crâne qu’ils ont remis à un instituteur local passionné d’histoire naturelle. Il s’est vite rendu compte qu’il s’agissait d’ossements anciens, primitifs, correspondant à un homme nouveau, d’une «conformation naturelle jusqu’ici inconnue».
Cette découverte, faite dans une vallée, dont curieusement le nom signifie «vallée de l’homme nouveau», sera suivie par d’autres et mettra finalement au jour l’existence d’une autre humanité, celle d’Homo neanderthalensis, selon la terminologie scientifique.
Les caractéristiques primitives particulières de l’homme de Néandertal déplairont alors fortement et des paléontologues réputés, comme le français Marcellin Boule, lui donneront l’image d’une brute épaisse, qui subsiste encore de nos jours dans certains milieux.
La situation a changé. Une équipe d’experts germano-suisses a reconstruit une représentation vivante de l’homme originel sur la base de restes crâniens retrouvés il y a 150 ans. L’homme de Néandertal a retrouvé un visage très présentable grâce aux ordinateurs. «Trapu, costaud, mais intelligent. Chasseur redoutable, habile de ses mains et capable de pensée conceptuelle», telle est par exemple la description que l’on en donne aujourd’hui.
Mais surtout, le point essentiel reste celui de la distinction entre l’espèce de Néandertal et l’espèce de l’Homme moderne, Homo sapiens. Pendant longtemps, on a considéré l’homme de Néandertal comme une sous-espèce de l’Homo sapiens, mais depuis 2003, la grande majorité des scientifiques en font une espèce distincte, parallèle. Les analyses de l’ADN de l’Homme de Néandertal et d’Homo sapiens indiqueraient un cheminement séparé des lignées humaine et néandertalienne.