Naissance d’une société secrète franco-ontarienne

Il y a 80 ans

Jacques_Cartier_1851-1852
Vue d'artiste de Jacques Cartier, peinte par Théophile Hamel en 1844, d'après une œuvre (aujourd'hui disparue) réalisée par François Riss en 1839. Il n'existe aucun portrait authentique du navigateur. Photo: omaine public, Wikimedia Commons
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Publié 17/10/2006 par Paul-François Sylvestre

Rituel d’initiation, rencontres clandestines, réseautage sophistiqué, hiérarchie bien déterminée, on retrouve tout cela dans la société secrète qui voit le jour le 22 octobre 1926, dans la paroisse Saint-Charles à Vanier, maintenant Ottawa. Cette société est l’Ordre de Jacques-Cartier et elle vise à promouvoir vigoureusement les intérêts des Canadiens français.

Bien que le premier président de l’Ordre de Jacques-Cartier (OJC) soit Albert Ménard, la paternité de cette société secrète est généralement attribuée à celui qui fut curé de la paroisse Saint-Charles pendant presque un demi-siècle (1912-1961), soit François-Xavier Barrette.

Familièrement connu sous le nom de La Patente, l’OJC emprunte ses règlements aux francs-maçons en les adaptant à la culture francophone catholique de ses membres. Sa structure inclut des chancelleries et des commandants.

La Patente œuvre secrètement pour l’avancement individuel et collectif des Canadiens français en cherchant à noyauter les organismes publics et privés.

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À son apogée, l’Ordre de Jacques-Cartier compte plus de 500 cellules locales regroupées sous l’égide de 60 conseils régionaux dispersés à travers 1 140 municipalités du Québec, de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick, de l’ouest canadien et de la Nouvelle-Angleterre. Ses membres se recrutent surtout au sein des élites et, bien que leur nombre exact soit inconnu, il est estimé à environ 10 000.

Au début des années 1960, la Révolution tranquille soulève un vent de renouveau au Québec et le besoin d’une société secrète se fait de moins en moins sentir. Jugeant sa mission accomplie, l’Ordre de Jacques-Cartier disparaît en 1965.

Compte tenu du caractère secret de La Patente, il est difficile de relever avec exactitude ses réalisations dans l’avancement des dossiers francophones, mais il n’est pas risqué de dire que l’Ordre a surtout joué un rôle de premier plan en posant d’importants jalons qui ont amené la fonction publique fédérale à devenir plus bilingue.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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