L’institution littéraire franco-ontarienne a ses grands noms, mais le public a parfois tendance à ne retenir que les vedettes contemporaines. Aussi le nom de Séraphin Marion sombre-t-il trop souvent dans l’oubli. Cela s’explique peut-être par le fait que cet homme de lettres a longtemps travaillé dans l’ombre, dans les archives des lettres canadiennes-françaises.
Séraphin Marion est né à Ottawa le 25 novembre 1896. Il se distingue dès l’obtention de son baccalauréat ès arts, puis de sa maîtrise de l’Université d’Ottawa. En 1923, Marion décroche un doctorat de l’Université de Paris, puis un autre de l’Université de Montréal dix ans plus tard. Il enseigne le français au Collège militaire de Kingston (1920-1923), puis devient traducteur aux Archives publiques du Canada (1923-1953).
C’est dans son travail archivistique que Séraphin Marion découvre une mine de renseignements, soit le corpus littéraire canadien-français peu exploité à cette époque. Il se met aussitôt à enseigner la littérature canadienne-française à l’Université d’Ottawa. Il rassemble surtout le fruit de ses recherches dans une vingtaine d’études, dont les neuf volumes d’une collection intitulée Les Lettres canadiennes d’autrefois (publiés entre 1939 et 1958).
À l’âge de la retraite Séraphin Marion ne met pas la pédale douce, bien au contraire. Il parcourt le Canada et prononce de nombreuses conférences sur les droits des minorités francophones du Canada. Ce chercheur et écrivain reçoit plusieurs distinctions et honneurs au fil de sa carrière: médaille de vermeil de l’Académie française (1933), médaille d’argent du Conseil de la vie française en Amérique (1972), officier de l’Ordre du Canada (1976) et membre de l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand (1982).