Dans l’armée française du XVIIIe siècle, il n’est pas rare de voir un capitaine remplir les fonctions d’ingénieur. Il est plus étonnant de voir cette même personne occuper le rôle de dramaturge. C’est exactement ce que fait Pierre Pouchot en Nouvelle-France, à Niagara plus précisément.
Né à Grenoble le 9 avril 1712, Pierre Pouchot entre dans l’armée à titre d’ingénieur volontaire en 1733; l’année suivante il est attaché au régiment Béarn. Pouchot sert avec crédit sur les champs de bataille d’Italie, des Flandres, d’Allemagne et d’Autriche. Vers 1746, on le promeut capitaine et on le décore de la croix de Saint-Louis.
En 1755, Pierre Pouchot accompagne son régiment au Canada. Au printemps de 1756, le gouverneur Vaudreuil ordonne au bataillon Béarn de rejoindre le poste de Niagara et de reconstruire les fortifications sous la direction du capitaine-ingénieur Pouchot. Aujourd’hui, lorsqu’on visite le Fort Niagara, il est possible d’admirer les portes françaises coiffées de l’écusson royal.
Lors de la bataille de Carillon, Pouchot occupe sa place et son rang de capitaine; il laisse le récit détaillé de la terrible lutte et de la glorieuse victoire. C’est lui qui commande le feu: 300 Anglais tombent foudroyés à bout portant. Après la Bataille des Plaines d’Abraham (1759-1760), Pouchot rentre en France et sert à l’île de Corse, où il est tué le 8 mai 1767.