Naissance de Louis J. Robichaud

Il y a 80 ans

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 02/03/2006 par Paul-François Sylvestre

Dans sa biographie de Louis J. Robichaud, premier ministre du Nouveau-Brunswick de 1960 à 1970, le journaliste Michel Cormier a clairement illustré que cet homme politique ne se considérait pas comme «le porte-flambeau d’une vengeance acadienne». Le premier ministre était acadien, mais le pouvoir ne l’était pas.

Louis Joseph Robichaud est né le 21 octobre 1925 à Saint-Antoine (N.-B.). Ses parents l’envoient au Collège Sacré-Cœur, à Bathurst, dans l’espoir qu’il deviendra prêtre. Le jeune Louis s’intéresse plus à l’économie et à la politique. Il devient avocat et songe à se faire élire député provincial, ne cachant pas son ambition de devenir premier ministre (à la fin de son cours classique, il avait signé sa contribution à la capsule témoin de sa promotion en ces termes: «Louis J. Robichaud, premier ministre du Nouveau-Brunswick»).

En 1952, à l’âge de 27 ans seulement, Louis Robichaud est élu député provincial. En 1958, il est élu chef du Parti libéral du N.-B. Aux élections générales de 1960, Louis Robichaud réalise son objectif de jeunesse en menant son parti à la victoire. Le 12 juillet 1960, il est assermenté à titre de premier ministre et de procureur général. Son gouvernement remporte les élections tenues en 1963 et en 1967, puis est défait en 1970 par les Conservateurs de Richard Hatfield. En 1971, Louis Robichaud démissionne de son siège de député et de son poste de chef du parti pour devenir président de la section canadienne de la Commission mixte internationale. Nommé sénateur le 21 décembre 1973, il demeure en poste jusqu’à sa retraite le 21 octobre 2000. Il meurt le 6 janvier 2005.

Publicité

Pendant les dix années au cours desquelles Robichaud a été premier ministre, l’Acadie a vécu le dur passage de son unanimisme traditionnel à un pluralisme politique. Tous les francophones ne partageaient pas la vision que Robichaud avait de la dualité linguistique. Le premier ministre ne voyait pas, par exemple, la nécessité de créer un ministère acadien de l’Éducation. Il se disait convaincu qu’on se rendrait compte que son Programme d’égalité sociale visait à améliorer le sort des anglophones autant que celui des Acadiens. Robichaud a néanmoins complété sa trilogie acadienne avec le Programme d’égalité sociale, la création de l’Université de Moncton et l’adoption de la Loi sur les langues officielles (le N.-B. est la seule pro-vince bilingue du Canada).

Louis Robichaud a créé le ministère de la Jeunesse, le régime d’assurance-maladie et le poste d’ombudsman. Il a accordé des droits de négociation collective pour la fonction publique et a centralisé auprès du gouvernement provincial les responsabilités de l’éducation, des services hospitaliers, du bien-être social et de l’administration de la justice. Il est passé à l’Histoire comme un homme de vision.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur