Mourir d’une piqûre de maringouin

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Publié 13/07/2010 par Michèle Bruneau

Samedi dernier, lors d’une soirée à la campagne, ma fille de deux ans a été dévorée par d’impitoyables maringouins. À notre grand désespoir, elle se gratte frénétiquement jours et nuits depuis ce temps. Je réalise que notre désespoir est relativement superficiel, car je viens d’apprendre que sur la planète, à chaque 30 secondes, un enfant meurt car un maringouin lui a transmis le paludisme en le piquant.

On estime que deux à trois milliards de dollars seraient nécessaires pour sauver la vie des plus vulnérables à cette maladie; les enfants et les femmes enceintes. Je félicite M. Harper qui, au G8 du mois passé, à audacieusement annoncé un nouvel investissement de 1,1 milliard $ pour la santé des mères et des enfants des pays les plus pauvres.

Dans son annonce, il dit préconiser, pour les cinq prochaines années, des interventions très efficaces et rentables qui sauveront des vies. Comme les experts en font la promotion, des moustiquaires anti-paludisme devraient probablement faire partie de celles-ci. Bravo!

Car constater ces morts d’enfants dues à une piqûre de maringouin est plus que déconcertant…tout comme savoir que 8 autres millions d’enfants mourront cette année de causes comme la diarrhée, la déshydratation ou la rougeole.

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Au G8, le premier ministre n’a malheureusement pas mentionné par quels mécanismes ces 1,1 G$ se rendraient réellement vers les pays les plus pauvres. Des programmes efficaces, initiés ou soutenus actuellement par le Canada, existent pourtant en matière de survie d’enfants et de mères.

Cet automne, le Canada aurait la chance d’être cohérent avec son annonce du G8 en refinançant significativement l’Inititaive catalytique pour sauver un million de vie et le Fonds mondial de lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme qui sont des mécanismes qui ont fait leurs preuves et qui ont un impact indéniable sur la vie des enfants et des mères.

Mise à part des épisodes de démangeaisons exaspérantes, les maringouins déserteront notre quotidien nord-américain dans quelques semaines, sans avoir laissé de réelles conséquences dans la vie de nos enfants. J’espère que nous n’en dirons pas autant des choix de notre gouvernement quant aux mécanismes d’allocation des nouveaux fonds annoncés qui auront, eux, de véritables impacts sur la vie de millions d’enfants.

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