à 21h20 HAE, le 2 juin 2012.
LE CAIRE, Égypte – Après presque 30 ans à la tête de l’Égypte, Hosni Moubarak devrait finir ses jours en détention. L’ancien raïs a été condamné à la prison à vie, samedi, après la mort de centaines de manifestants lors des 18 jours du soulèvement qui l’ont poussé à la démission l’an dernier.
Premier dirigeant renversé lors du Printemps arabe à être jugé dans son propre pays, Hosni Moubarak n’a en revanche pas été condamné pour corruption, à l’instar de ses deux fils, acquittés tout comme six anciens responsables de la sécurité égyptienne. Ce verdict en demi-teinte a suscité rapidement des manifestations de protestation dans les rues du Caire et d’Alexandrie.
Le jugement en demi-teinte a provoqué des manifestations et, la nuit tombée, jusqu’à 10 000 protestataires étaient de retour sur la place Tahrir, lieu de naissance de la révolution, pour laisser éclater leur colère à propos des acquittements. Des rassemblements similaires étaient organisés ailleurs au pays, incluant la ville portuaire d’Alexandrie et Suez, sur la mer Rouge.
À 84 ans, Hosni Moubarak a été reconnu coupable de complicité de meurtres et tentatives de meurtres pour n’avoir pas empêché la répression meurtrière des manifestations contre son régime, au cours desquels près de 900 protestataires ont été tués, pour la plupart abattus par les forces de l’ordre ou écrasés par des véhicules de police. L’ancien président encourait la peine de mort.