L’occasion de le découvrir nous est donnée par l’exceptionnelle rétrospective consacrée à Claude Monet jusqu’au 24 janvier 2011, au Grand Palais de Paris. Cette exposition est exceptionnelle, car elle présente 165 peintures de l’artiste, dont plus de la moitié proviennent du Canada, d’Australie, du Japon, des États-Unis, de Russie, et de collectionneurs privés.
Un dieu vivant
D’après le commissaire général de l’exposition, Guy Cogeval, c’est ainsi que l’on considère Monet (1840-1926) à l’étranger. Au Canada, l’engouement pour Monet ne date pas d’hier, puisque le Musée des beaux-arts du Canada de l’époque faisait l’acquisition de l’illustre Waterloo Bridge: le soleil dans le brouillard, en 1914, onze ans après son exécution. Le Musée a d’ailleurs prêté ce tableau à l’exposition et le Musée des beaux-arts de l’Ontario, à Toronto, Vétheuil en été (1879), acquis en 1929.
Au nom de Monet est rattaché l’impressionnisme, ce mouvement dont il est considéré comme «le père», «le créateur», «le chef de file», «le plus convaincu et le plus constant des peintres impressionnistes».
On se rappelle que le journaliste Louis Leroy, commentant l’exposition de 1874, où figurait le tableau de Monet Impression, soleil levant, a par dérision utilisé le terme «impressionniste».
Monet et d’autres peintres renommés, qui s’opposaient à l’académisme classique et se proposaient de traduire, non pas la réalité elle-même, mais l’impression qu’elle produit sur l’artiste, utiliseront ce terme devenu célèbre. De l’évanescence à l’abstraction