Chaque année, pour Noël, près de 40 millions d’arbres naturels sont vendus en Amérique du Nord, dont cinq à six millions proviennent du Canada et surtout du Québec. D’où nous vient cette tradition qui associe Noël et sapins, au sens générique du terme puisque tous ces arbres ne sont pas des sapins?
Il faut se rappeler que Noël coïncide avec l’ancienne fête du solstice d’hiver, récupérée et christianisée par l’église de Rome au IVe siècle. Les Saturnales, comme se dénommaient ces fêtes, étaient une période de réjouissances associées à Saturne, dieu des semailles et de l’agriculture, où l’on célébrait le retour de la lumière, du soleil, de la vie.
On offrait des cadeaux: des porte-bonheur, du miel, des gâteaux, de l’or, on décorait les maisons avec du lierre, des branches de houx et du gui, autrement dit des plantes vertes même en hiver, qui marquaient bien le symbolisme des célébrations.
En fait, il semble que toutes les civilisations anciennes aient célébré, d’une manière ou d’une autre, le solstice d’hiver, qui marque le retour des jours plus longs et celui du soleil, autrement dit le retour à la vie.
C’est sans doute de ce tréfonds plus ou moins obscur qu’a pris naissance la tradition de l’arbre de Noël que nous connaissons aujourd’hui. Un texte de 1521, des archives de la ville de Sélestat, en Alsace, est aujourd’hui la plus ancienne mention écrite que l’on connaisse au sujet d’un arbre de Noël. Des archives un peu plus tardives, mais toujours du XVIe siècle, démontrent que la tradition est déjà très populaire.