Michel T. Héroux a publié un premier recueil de nouvelles aux Éditions L’Interligne. Intitulé Moments troubles, cet ouvrage met souvent en scène des personnages qui se débattent à coups de rencontres épidermiques. Le charnel entre eux est à couper au couteau, ils sont à bout de souffle et nous, voyeurs impénitents, nous assistons à leurs beaux déchirements et à leur manque de lendemains qui chantent.
En lisant les vingt et une nouvelles qui composent le recueil de Michel T. Héroux, j’ai parfois eu l’impression que l’auteur écrivait à partir du portrait d’une personne anonyme. Résultat: il imagine son passé, son vécu, son secret et raconte tout ça avec une grande simplicité.
À noter que l’auteur donne à ses histoires des accents tantôt gai tantôt lesbien, le plus souvent hétérosexuel.
Dans la première nouvelle, un jeune joueur de hockey patine et contrôle la rondelle avec aisance. Il n’est pas le joueur le plus performant, mais sûrement le plus gracieux: «on aurait dit qu’il réécrivait sur la surface glacée et immaculée les poèmes de Nelligan et de Saint-Denys Garneau…»
Le narrateur, un homme de 42 ans, voit ses certitudes ébranlées lorsque le patineur l’embrasse sur la bouche. «Sa foi et sa vocation le torturent désormais plus qu’elles ne l’inspirent.»