Mobilisation étudiante contre la hausse des frais de scolarité: «Du jamais vu en Ontario!»

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Publié 04/11/2008 par Annick Boulay

Confrontés au plan de Dalton McGuinty Vers des résultats supérieurs visant à autoriser les établissements scolaires à augmenter les frais de scolarité de 4 à 8 % tous les ans, les étudiants ontariens ont décidé de faire front commun. En quatre ans, les frais de scolarité ont augmenté de 20 à 36 % en Ontario. La campagne À bas les frais (Drop Fees) s’est amorcée sur les campus et l’Association étudiante du Collège Glendon (AÉCG) s’est jointe au mouvement.

Le plan controversé prendra fin en 2009 et les étudiants redoutent la prochaine étape du gouvernement provincial. «Nous avons décidé d’être proactifs, souligne Jean-Mikael Michaud, président de l’association étudiante. Nous anticipons une nouvelle hausse des frais de scolarité.»

Les étudiants de l’Ontario occupent le deuxième rang canadien quant aux frais de scolarité les plus élevés. En moyenne, une formation universitaire de quatre ans endette un étudiant de 28 000 $. Cynthia Morinville, directrice des affaires extérieures de l’AÉCG explique qu’en 1980, un étudiant en droit devait travailler cinq semaines au salaire minimum pour payer ses frais de scolarité. «En 2008, il faudrait qu’un étudiant travaille 58 semaines par année au salaire minimum pour y parvenir. Or, il n’y a que 52 semaines dans une année…»

De plus, les étudiants ontariens paient des intérêts sur leur frais de scolarité impayés immédiatement. «Au Québec, les étudiants reçoivent le montant total de leur prêt étudiant en début de session. Ici, on reçoit un petit montant à tous les mois. On ne peut donc pas payer le montant total de nos frais de scolarité et les intérêts de 1% s’appliquent à tous les mois» explique-t-elle. Certaines institutions financières offrent des lignes de crédit afin d’aider les étudiants, mais celles-ci favorisent encore l’endettement des jeunes.

«Les francophones sont particulièrement touchés par ces hausses, précise M. Michaud. S’ils veulent étudier en français, les jeunes doivent souvent quitter leur ville. Or, une hausse des frais de scolarité signifie inévitablement une hausse de leurs coûts à l’extérieur.» Certains francophones décideront donc de poursuivre des études en anglais pour éviter une dette d’études mirobolante.

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Depuis la rentrée en septembre, les étudiants se mobilisent sur les campus universitaires afin de contrer cette éventuelle hausse des frais de scolarité. Plusieurs actions ont été réalisées et il ne s’agirait que du début des actions. «Il y a escalade des moyens de pression et le 5 novembre sera le point culminant de la campagne», annonce M. Michaud.

«Déjà, le 22 octobre dernier, nous avons déposé une pétition de 50 000 noms appuyant nos revendications à Queen’s Park. Puis, le 30 octobre, nous avons réalisé une procession funéraire et transformé le gazon en cimetière avec 500 pierres tombales pour symboliser la montagne de dettes sous laquelle nous sommes enterrés,» explique Mme Morinville.

Au Québec après la commission Parent, c’est un choix de société qui a été fait en voulant s’assurer que les jeunes aient droit à une formation de qualité peu importe leurs moyens financiers. C’est ce qui a mené à la création des écoles primaires et secondaires publiques, des cégeps et au réseau de l’Université du Québec. En augmentant ses frais de scolarité de manière aussi substantielle, le gouvernement ontarien fait également un choix de société. Reste à savoir si la société est en accord avec ce choix et le message qu’il transmet.

«Nous subirons peut-être une crise économique importante, termine M. Michaud. C’est le meilleur moment pour les gens de retourner aux études afin d’aller chercher des compétences nouvelles. Le gouvernement doit investir dans l’éducation pour remettre les gens qui perdront leur emploi sur le marché du travail.»

Le 5 novembre prochain, les étudiants du Collège Glendon se joindront donc à ceux provenant des autres universités de la grande région de Toronto pour faire entendre leur opposition à cette hausse des frais. Le mouvement sera fort probablement le plus grand mouvement étudiant dans l’histoire de la province. Tous les détails de la campagne sont disponibles sur le site www.abaslesfrais.ca

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Grève des chargés de cours à York

Les actions étudiantes de l’Université York risquent d’être compromises par une possible grève du syndicat CUPE (chargés de cours à temps partiel). Les membres se réuniront en assemblée générale le 5 novembre afin de voter sur le mandat de grève. Si les membres prenaient la décision de débrayer, les cours pourraient être paralysés dès jeudi matin.

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