Minorités de langue officielle: «le potentiel de croissance demeure élevé»

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Publié 18/12/2007 par l-express.ca

Les francophones vivant en situation minoritaire accordent une grande importance à la capacité de vivre dans leur langue, mais il existe toujours des carences importantes dans l’accès aux services en français.

Voilà ce que retient la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada à la lecture des premières données de l’enquête post-censitaire sur la vitalité des minorités de langue officielle, rendues publiques la semaine dernière par Statistique Canada.

«Quand on voit qu’il y a 78% des francophones qui estiment important de pouvoir utiliser le français dans leur vie quotidienne, quand on voit qu’il y a 89% d’entre eux qui estiment important le respect des droits linguistiques dans leur province ou leur territoire, on doit conclure qu’il y a dans les communautés une volonté et une détermination à vivre en français», commente la présidente de la FCFA, Lise Routhier-Boudreau.

La FCFA voit dans ces données un argument de poids pour un meilleur appui au développement de services en français qui rejoignent les citoyens dans tous les secteurs de la vie quotidienne. Par exemple, 65% des francophones vivant à l’extérieur du Québec ont mentionné que la principale raison pour laquelle il serait difficile d’obtenir des services de santé en français est le manque de professionnels de langue française. Pourtant, 53% d’entre eux jugent qu’il est important pour eux de pouvoir obtenir ces services.

Pareillement, au niveau de l’éducation, 49% des enfants ayant au moins un parent francophone fréquentaient une école primaire ou secondaire francophone en 2006. Toutefois, les parents d’environ 42% des enfants inscrits dans un programme régulier à l’école anglaise ont déclaré qu’ils auraient préféré que leur enfant fréquente une école de langue française.

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«Clairement, c’est au niveau de l’accès à des services, des activités et des institutions en français qu’il faut agir, souligne Mme Routhier-Boudreau. Il faut assurer que tous les francophones qui veulent envoyer leurs enfants à l’école en français, et tous ceux qui veulent avoir accès à des services de santé en français, puissent le faire.»

L’enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle est une première qui donne à la FCFA et aux communautés qu’elle représente des données détaillées sur différents aspects de la vitalité de ces dernières. «Cette étude devrait révéler beaucoup plus de renseignements et de données utiles pour nous au fur et à mesure que les analyses se poursuivront», indique Mme Routhier-Boudreau.

De son côté, la Commission nationale des parents francophones (CNPF) se réjouit de l’éventail de nouvelles données maintenant disponibles, à partir du recensement de 2006, sur la fréquentation de l’école de la minorité à l’extérieur du Québec.

Selon ces résultats, commente l’organisation, le potentiel de croissance demeure élevé dans le monde de l’éducation française, même si on note un recul de 3% depuis 2001 du nombre d’inscriptions dans les conseils scolaires francophones. En 2006, un total de 116 630 enfants faisaient des études en français, langue première.

L’enquête de Statistique Canada révèle que la moitié des «ayants droit» choisissent l’école française pour leur enfant. L’autre moitié choisit l’école anglaise (35%) ou l’immersion (15%). Mais il demeure que, parmi ces derniers, ils sont nombreux qui auraient préféré l’école française si elle avait été disponible ou de qualité suffisante.

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«Ça veut dire qu’on doit continuer à améliorer non seulement l’accès à l’école française, souligne la présidente Ghislaine Pilon, mais aussi la qualité des programmes existants.» La CNPF propose notamment d’accorder une plus grande importance à l’accueil et l’accompagnement du parent, dans le respect de la diversité culturelle.

Un des indicateurs d’inscription à l’école demeure l’entrée à la prématernelle et à la maternelle, selon l’enquête.

«Comme société francophone, il est urgent de mettre l’accent sur les services et programmes en petite enfance, conclut Ghislaine Pilon. La CNPF coordonne la Table nationale en développement de la petite enfance francophone, réunissant une douzaine de partenaires nationaux oeuvrant dans plusieurs secteurs dont l’éducation, la santé, la justice et la culture.

La nouvelle enquête pancanadienne a permis de préciser le moment et l’ampleur de la perte d’effectifs scolaires. Entre la maternelle et le primaire, 8% des enfants francophones quitteraient l’école française. Le taux passe à 9% entre le primaire et le secondaire. L’enquête n’informe pas sur la perte des effectifs au postsecondaire.

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