Minoritaire aujourd’hui, majoritaire demain

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Publié 05/09/2006 par Alain Claude Ngouem

Tout au long du mois après le début des hostilités au Liban, j’ai lu plusieurs analyses, commentaires, et prises de position des intervenants au forum de L’Express. La plus pertinente des analyses est celle de David Orchard dont un des ouvrages Hors des griffes de l’aigle est mon livre de chevet. J’émets pourtant des réserves par rapport à sa vision quelque peu ambitieuse du nouveau positionnement international du Canada.

Par ailleurs, dans la suite du Forum de L’Express, certains parlent de clonage au Canada, d’autres pensent que Trudeau se retournerait dans sa tombe. Nous avions décrié récemment la froideur de l’accueil réservé au Secrétaire général de la francophonie.

Cette semaine, les journalistes ont souligné la chaise vide au sommet international sur le SIDA à Toronto. Les stratèges de la guerre et quelques familles naïves contestent la présence des soldats canadiens en Afghanistan. Les environnementalistes s’offusquent du cafouillage actuel du Canada à l’application du protocole de Kyoto. Tous ces penseurs ne sont pas totalement hors du sujet. Mais pourquoi tout cela paraît-il nouveau?

Nous pensons simplement qu’il y a une nouvelle donne qu’il faut prendre en ligne de compte. Celle de changer la manière dont l’électorat canadien perçoit les événements. Ainsi, il n’y a pas de clonage, il n’y a pas de froideur, il n’y a pas de chaise vide et il n’y a même pas de cafouillage. Mais, il y a urgence à la réorientation de l’intérêt de l’État, sinon du prince. Les gens sont au travail pour cela. Et le travail consiste à repositionner les obédiences et les opinions.

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Pendant 15 ans de règne des Libéraux, les gens on eu une certaine obédience qui est devenue normative au fil du temps. Le normativisme faisant une tangente au positivisme, il devient évident que le nouveau locataire du 24 Sussex crée son propre positivisme. Aujourd’hui, il faut s’accommoder ou du moins se réaccommoder à un nouveau positivisme. Puisque la nouvelle façon dont le Canada fait face aux événements doit être positive et attirer quelques points.

Ainsi, créer les terroristes et les arrêter peut attirer les électeurs d’une certaine génération. Soutenir ouvertement un État belliqueux peut attirer les «grands électeurs» qui peuvent financer beaucoup de choses. À ce titre, lire «Le vote juif migre du PLC vers le PC» de L’Express du 8 au 14 août 2006 sur l’alignement des deux grands financiers juifs (Heather et Gerry) au Parti conservateur, et «Les Conservateurs sollicitent des fonds en faisant valoir leur appui à Israël» L’Express du 1er au 7 août 2006 sur, justement la recherche des fonds. La résultante de ce néo-positivisme est de devenir majoritaire. Les discours pour accéder au 24 Sussex sont dépassés. Il faut travailler pour y rester!

Ne faisons cependant pas l’anthologie du mystère. Le Parti conservateur ne peut en aucun cas être assimilé au Parti libéral. Nous l’avons choisi (…), il est là. S’il est minoritaire aujourd’hui, il travaille avec beaucoup de détermination pour être majoritaire demain. Machiavel, dans Le Prince, a pourtant tiré la sonnette d’alarme sur les agissements du prince qui peuvent présenter un visage de loup, de renard ou de lion.

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