«Les flux migratoires contemporains risquent forts de contribuer à l’affaiblissement et à l’érosion des minorités linguistiques s’il n’y a pas déjà en place certains éléments pour assurer la survie des langues minoritaires ou régionales : en particulier que ces langues soient des langues ayant droit de cité dans les institutions gouvernementales sur un territoire donné.»
C’est ce qu’a démontré le professeur Fernand de Varennes lors de son allocution prononcée le 7 novembre dernier dans le cadre du colloque «Les journées des droits linguistiques» qui a eu lieu dans les locaux de la Faculté de droit de l’Université de Teramo (Italie).
L’intervention du professeur a d’abord porté sur l’impact de la présence grandissante des immigrants, puis sur les conséquences de ce migratoire et démographique de plus en plus important dans des pays comme le Canada et la Finlande.
Il a ensuite identifié des situations où la venue d’immigrants a pu contribuer au maintien des communautés linguistiques minoritaires.
Dans les pays occidentaux, mais aussi dans d’autres comme le Japon, le vieillissement de la population et la baisse du taux de fécondité font en sorte que, pour ceux-ci, ce sont les immigrants qui permettent à la population nationale de se maintenir ou d’accroître: en d’autres mots, «sans immigrants point de salut», puisque la population de la plupart des pays en Europe ainsi que celles du Canada et des États-Unis chuteraient de façon quasi-vertigineuse comme dans l’exemple de la population allemande.