Mieux comprendre le SIDA

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Publié 12/09/2006 par Marcel Grimard

Il y a quelques semaines, j’ai participé à cinq ateliers dans le cadre de la conférence internationale Sida 2006 pour me familiariser avec les approches utilisées en matière de prévention et d’intervention de la transmission du sida. N’ayant pas une formation médicale, il m’était difficile de comprendre les nouvelles percées dans le domaine pharmaceutique et c’est pourquoi j’ai évité ces séminaires.

J’ai participé à la session offerte par le Bureau international du travail (BIT) sur la mise en œuvre d’un programme de prévention du VIH en milieu de travail dans les pays en voie de développement. Cette session a été de loin la plus intéressante en raison de sa possible application pour un organisme communautaire comme FrancoQueer ou un organisme de promotion de la santé.

Le BIT utilise le modèle du marketing social pour changer les comportements des personnes envers le VIH et les maladies transmises sexuellement (MTS). Les étapes sont: études de besoins, études des obstacles à la campagne de prévention, la mise en place d’un plan de communication, l’organisation d’une série de formation pour les pairs (trained the trainers) et l’évaluation d’impact. Ce programme permet, avec très peu de budget, un retour maximum de l’investissement pour l’employeur.

Le lendemain, j’assistais à la session sur l’utilisation des médias pour développer la prise en charge des personnes vivant avec le VIH (PVAH) en Afrique du Sud. Ce programme vise deux objectifs principaux: d’abord, outiller les PVAH pour déstigmatiser la maladie en devenant porte-parole auprès des médias, puis développer une analyse critique des médias pour maintenir certains mythes et stigma envers les PVAH. Ici encore, le programme est transférable pour le contexte canadien mais aussi pour d’autres problématiques sociales.

Néanmoins, j’ai pu constater que les recherches progressent très rapidement pour le développement d’un microcide vaginal ayant pour but de prévenir la transmission du virus chez les femmes. D’après certains résultats préliminaires, ce gel vaginal pourrait être testé dans la prochaine année. -Malheureusement, ce prophalytique aura peu d’impact pour les femmes qui sont victimes d’abus sexuels puisque le gel doit être déposé environ une demi-heure avant une relation sexuelle.

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Cependant lors de la conférence, une équipe internationale menée par Bruce Walker de l’Université Harvard a annoncé une nouvelle voie de recherche sur le VIH pour identifier la ou les protéines pouvant contrôler le virus. Cette recherche vise à recruter 1000 personnes vivant avec le VIH qui contrôlent le VIH sans médicament depuis de nombreuses années. Ces personnes sont appelées les contrôleurs VIH. Ces personnes ont un système immunitaire en bonne santé et possèdent une charge virale inférieure à 2000 copies du virus par millilitre (une personne infectée sans médicament peut voir sa charge virale atteindre le million de copies au millilitre).

Lors d’une étude préliminaire avec une centaine de personnes vivant avec le HIV (PVAH), il semblerait que 60% des contrôleurs HIV posséderaient le gène HLA B57 qui serait responsable de produire des leukocites pouvant maintenir le VIH sous le seuil de 2 000 copies, voire dans certains cas atteindre des seuils indétectables (>50 copies). Ce gène se retrouve chez environ 7% de la population. Cette étude, qui en est à ses débuts, est prometteuse puisqu’elle permettrait d’identifier l’enzyme qui favorise le développement de ces leukocites très spécialisés. Ultimement, cette recherche pourrait, à la limite, permettre le développement d’un médicament, voire d’un vaccin.

J’ai aussi visité le poster du centre francophone concernant le projet d’intervention avec les femmes issues des pays où le VIH est endémique. Je dois avouer que j’étais très fier de voir notre centre exposé avec des titans de la recherche sur le VIH. Le poster était intéressant, les couleurs très belles, l’information excellente.

Personnellement comme délégué vivant avec le VIH, j’ai pu développer mes capacités pour mieux répondre aux réalités du VIH dans la communauté francophone de l’Ontario, mais également comprendre ce virus qui chaque jour circule dans mes veines.

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