Micmacs à tire-larigot au grand écran à Toronto

Une vision poétique de 
la France d'aujourd'hui

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Publié 25/05/2010 par Guillaume Garcia

Le dernier film du réalisateur français Jean-Pierre Jeunet (Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, Un long dimanche de fiançailles) vient de sortir sur les écrans torontois et va ravir ceux qui étaient déjà des admirateurs d’Amélie Poulain. Bien que très différent par l’histoire, Micmacs à tire-larigot reprend les mêmes ficelles que le film nominé aux Oscars, mais cette fois le héros s’appelle Dany Boon et non Audrey Tautou. La France comme l’aiment les touristes, romanesque, mignonne… et niaiseuse comme ce n’est pas possible.

Les acteurs tiennent un rôle très important dans les films de Jean-Pierre Jeunet puisqu’ils doivent traduire une espèce de France à moitié campagnarde, analphabète, mais débrouillarde, où les gens ont tous des passions complètement farfelues, comme le réparateur de photomaton dans Amélie Poulain, qui collectionne les photos retrouvées par terre devant la machine, par exemple.

Dans Micmacs à tire-larigot, on retrouve Dany Boon, auréolé du gigantissime succès de Bienvenue chez les Ch’tis, jouant Bazil, vendeur dans un magasin de location de DVD, qui se prend une balle perdue dans la tête et tente de retrouver ceux qui ont fabriqué la balle.
La belle perdue est toujours logée dans le crâne de Bazil puisque le chirurgien qui hésitait à la lui ôter, sous peine de, peut-être, le rendre infirme, a joué la décision à pile ou face.

Après avoir perdu son travail, Bazil se fait adopter par une famille d’exclus ayant tous et toutes des talents exceptionnels bien que très bizarres et vivant dans une casse auto. Une contorsionniste, un Africain ethnologue qui collectionne les proverbes français imagés (comme courir sur le haricot), un inventeur, une cuisinière franchouillarde et un ancien homme-canon.

Le décor est planté, voilà la France qui fait rêver les Américains!

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La distribution est très correcte, avec un Jean-Pierre Marielle qui se rappelle à nos bons souvenirs et une Yolande Renaud qui joue parfaitement la française «moyenne». Omar Sy continue de s’inviter comme joker de luxe dans beaucoup de fils français et Dominique Pinon que l’on retrouvait déjà dans Amélie Poulain.

Cette bande de joyeux lurons va aider Bazil à faire tomber ceux qui lui ont mis cette balle dans la tête et par la même occasion ceux qui ont fabriqué la mine qui a fait exploser son père dans les années 70 en Afrique.

Une guerre aux marchands d’armes commence, avec un André Dussolier peu convaincant dans le rôle d’un patron sadique, mais qui fait toujours son petit effet, pour faire surgir la vérité.

À coups de farces et attrapes, Bazil et ses amis champions de la récup’ se remuent les méninges et le ciboulot pour parvenir à leurs fins.

Tout est bien présent, la scène romantique, la scène un peu sexuelle, vraiment très drôle d’ailleurs, et la scène pas de rapport avec ce match de soccer sur un terrain où est cachée une mine antipersonnelle.

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La recette a fait ses preuves, mais l’on peut regretter un minimum de fantaisie dans l’évolution du metteur en scène.

Ah, la vieille France et ses anti-héros qui combattent le système établi et en sortent vainqueurs fait quand même un peu faux.

Mais bon, tant que les Américains achètent, on continuera, c’est toujours ça de pris! Et vu la situation actuelle, on ne se plaindra pas!

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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