Michel Marc Bouchard, quel parcours artistique!

The Divine au festival Shaw

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Publié 29/09/2015 par Martine Rheault

J’ai rencontré Michel Marc Bouchard il y a plus de 20 ans dans le cadre d’une recherche sur la dramaturgie canadienne. Il est devenu depuis un auteur prolifique (25 pièces montées) dont la notoriété s’est étendue de par le monde. Il a reçu de nombreux prix et de très hautes distinctions, tout en se méritant les éloges de la part des critiques, de ses pairs et du public.

Né dans la région du Lac St-Jean au Québec, Michel Marc Bouchard a fait des études au Cégep de Matane en Gaspésie. Il complétera son baccalauréat en théâtre à l’université d’Ottawa, où il fait la connaissance d’un groupe de gens dynamiques et talentueux dont, entre autres, Anne-Marie Cadieux et Claude Guilmain.

Il fréquente alors le milieu théâtral franco-ontarien qui est en pleine effervescence: Théâtre du Centre national des Arts du Canada, Théâtre de la Vieille 17, Théâtre du Nouvel-Ontario, Théâtre Action et Théâtre d’là Corvée, dont il devient directeur artistique au début des années 1990. Il côtoie les Robert Bellefeuille, André Brassard, Jean Marc Dalpé et Brigitte Haentjens, etc.

Sarah Bernhardt

Sa pièce The Divine: A play For Sarah Bernhardt est à l’affiche du Royal George Theatre du Festival Shaw de Niagara-on-the-Lake jusqu’au 11 octobre.

Elle a suscité les éloges de critiques influents, dont celui du National Post, qui croit qu’il s’agit de «la meilleure pièce écrite par Michel Marc Bouchard et l’une des meilleures pièces canadiennes depuis des années». Quant au critique du Globe and Mail, il estime «que cette production, mise en scène par Jackie Maxwell, également directrice artistique du festival, justifie l’existence même de cet événement…».

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L’accueil de la pièce vient couronner trois ans d’écriture et de réécriture de la part du dramaturge québécois, qui aura passé au total deux mois à Niagara pour s’«imbiber» de l’esprit de la ville de théâtre et assister aux différentes étapes de la production.

Fidèle au poste avec Bouchard depuis 25 ans, Linda Gaboriau assure la traduction du texte. Son travail a également attiré l’attention des critiques.

L’action de la pièce The Divine commence au début du 20e siècle, époque ou le clergé domine la société québécoise.

On dit que Michel Marc Bouchard est passionné par l’histoire québécoise. La création de Divine est inspirée du séjour de Sarah Bernhardt (la «Divine» en question) à Québec en décembre 1905. Il dresse un portrait de la société de cette époque, mettant en scène une classe ouvrière naissante et exploitée tant par l’Église que par le capitalisme. L’histoire s’articule autour de personnages qui vivent l’injustice et les abus des pouvoirs religieux et économiques.

Le cadre est tracé: Québec est en émoi, car Sarah Bernhardt s’en vient. Nul n’en est plus excité que Michaud, un séminariste que le théâtre attire bien plus que la prêtrise. Nul ne s’en fiche davantage que Talbot, pour qui la prêtrise n’est rien d’autre que le chemin que sa mère lui a imposé pour sortir sa famille de la misère et du travail en usine.

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Or, la venue de la plus célèbre comédienne du monde bouleversera ces destinées. Comme le titre l’indique, ce n’est pas une pièce sur Sarah Bernhardt, mais bien une pièce pour Sarah Bernhardt.

Niagara-on-the-Lake

Jackie Maxwell, metteur en scène et directrice artistique du Festival Shaw, a dirigé une brochette de comédiens talentueux, dont: Fiona Reid dans le rôle de la Divine, l’excellent Ben Sanders dans le rôle de Michaud, Wade Bogert-O’Brien dans le rôle de Talbot, Martin Happer dans un Brother Casgrain très convaincant, ainsi que Mary Haney dans le rôle d’une mère courage, Mrs Talbot.

Un décor minimaliste et efficace sert bien l’action et l’histoire. Chapeau à toute l’équipe de production.

N’hésitez pas à mettre à votre agenda une sortie à Niagara-on-the-Lake, petite ville attrayante et particulièrement achalandée en cette saison des vendanges. Profitez des quelques matinées théâtrales qui restent d’ici le 11 octobre pour faire une sortie avec des amis et voir The Divine: A play For Sarah Bernhard.

Par ailleurs, la pièce sera présentée en novembre prochain au Théâtre du Nouveau Monde, à Montréal, sous le titre La Divine Illusion – une pièce pour Sarah Bernhardt, dans une mise en scène de Serge Denoncourt. Elle mettra en vedette Anne-Marie Cadieux dans le rôle de Sarah Bernhardt.

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