MGuinty: les enseignants ne devraient pas renoncer au parascolaire

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 11/09/2012 par La Presse Canadienne et L'Express

à 18h41 HAE, le 12 septembre 2012.

TORONTO – Les enseignants de l’Ontario ne devraient pas renoncer à leurs implications dans des activités parascolaires parce qu’ils sont fâchés contre le gouvernement qui leur a retiré le droit de grève et imposé des contrats de travail, a déclaré mercredi le premier ministre de l’Ontario, Dalton McGuinty.

Les activités supervisées par les professeurs après les heures de classe sont importantes pour les élèves et leurs familles, et les professeurs le savent, a déclaré M. McGuinty après avoir visité un collège de Toronto.

Il a ajouté comprendre, et même accepter, que ses opinions diffèrent de celles des enseignants, faisant allusion à un «moment difficile» à passer.

Le premier ministre ontarien a toutefois insisté sur le fait qu’il n’accepterait pas que les enseignants décident d’annuler des services qui constituent une «partie essentielle» de ce à quoi les enfants s’attendent de la part des «excellents enseignants de l’Ontario».

Publicité

Le ton optimiste de M. McGuinty détonnait par rapport à celui adopté par trois syndicats qui ont déclaré la guerre à son gouvernement en raison de la nouvelle loi qui gèle leur salaire pour deux ans et leur retire le droit de grève.

Les syndicats du secteur francophone, public et catholique, ainsi que du secteur catholique anglophone, s’étaient déjà entendus avec le gouvernement. Ils avaient d’ailleurs obtenu des concessions non-monétaires critiquées par leur employeur, les conseils scolaires.

La « Loi donnant la priorité aux élèves » s’inspire d’ailleurs du protocole d’entente conclu entre le gouvernement et l’Ontario English Catholic Teachers’ Association (OECTA) cet été.

L’Association des enseignants franco-ontariens (AEFO) a soutenu la semaine dernière, en commission parlementaire, que les mesures prévues dans le projet de loi ne devraient être appliquées que « sur une base exceptionnelle et temporaire ». « Les gestes de bonne foi qu’ont posé l’AEFO et ses membres en négociant puis en ratifiant un protocole d’entente avec le gouvernement ne doivent pas être vus par le gouvernement comme un abandon des droits syndicaux ou une licence pour faire porter au personnel scolaire le fardeau de redressements additionnels aux finances de la province », lit-on sur le site web du syndicat franco-ontarien.

Le gel salarial et d’autres mesures permettront, selon le gouvernement, d’économiser 2 milliards $ au cours des 2 prochaines années. La province fait face à un déficit de 15 milliards $ que les Libéraux (et les Conservateurs) ont promis d’éliminer d’ici 2017.

Publicité

Les deux plus importants syndicats, qui regroupent des enseignants du primaire et du secondaire du système public anglophone, ont demandé à leurs membres d’exercer des moyens de pression pour dénoncer cette loi qualifiée de draconienne.

Ainsi, la Fédération des enseignants des écoles secondaires de l’Ontario exhorte ses membres à s’abstenir ce mercredi de toute activité volontaire, comme l’implication auprès d’équipes sportives.

De son côté, la Fédération des enseignants de l’élémentaire de l’Ontario demande à ses membres de refuser de participer à toute réunion les lundis. Ces lundis de protestation ont été désignés les «McGuinty Mondays», du nom du premier ministre qui devra maintenant affronter la fureur d’anciens alliés qui l’ont aidé à se maintenir au pouvoir pendant neuf ans.

La section ontarienne du Syndicat canadien de la fonction publique, qui représente quelque 55 000 employés de soutien comme des concierges et des secrétaires, s’oppose lui aussi à la loi.

Les libéraux de Dalton McGuinty et les conservateurs de Tim Hudak se sont associés pour assurer l’adoption du projet de loi par 82 voix contre 15, mardi midi, qui prendra effet après l’annonce de la sanction royale. Les néo-démocrates d’Andrea Horwath, proches des syndicats, ont voté contre.

Publicité

La loi impose aux enseignants de nouveaux contrats de travail de deux ans qui annulent les augmentations de salaires prévues et réduit les avantages sociaux, comme les congés de maladie. Le gouvernement a aussi le pouvoir, pour les deux prochaines années, d’interdire les grèves et les lockouts.

Furieux, les syndicats affirment que cette loi viole leurs droits constitutionnels et ont promis de la contester jusqu’en Cour suprême du Canada.

Le gouvernement libéral a prévenu que d’autres employés du secteur public auront droit au même traitement si aucune entente ne peut être conclue grâce à la négociation. L’opposition conservatrice va plus loin en réclamant – depuis plusieurs mois – un gel salarial dans toute la fonction publique afin de redresser les finances de la province.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur