Ancien animateur de l’émission Dans les coulisses du pouvoir, Daniel Lessard vient de publier un roman intitulé Maggie. L’action se déroule à Saint-Benjamin, en Beauce, là où il est né le 19 février 1947. L’auteur nous plonge dans le Québec de 1915-1918, dans le rang-à-Philémon où la lune s’obscurcit derrière une chape de nuages politico-religieux.
Entre les protestants et les catholiques de ce coin de la Beauce, la cohabitation est pacifique jusqu’à l’arrivée du nouveau curé. Antonio Quirion croit que la soutane lui donne «le droit de condamner les gens sans preuve».
Il est obsédé par les protestants, par le péché de la chair et par une jeune Irlandaise prénommée Maggie, qui ose lui tenir tête à 16 ans. Du jamais vu dans le Québec rural des années 1910!
L’Église ne tolère pas les fréquentations entre catholiques et protestants. Si c’est pour «le bon motif», le protestant doit se convertir. «C’est peut-être différent dans la province d’Ontario, mais ici [au Québec], c’est les catholiques qui mènent.»
Avant l’arrivée du curé Quirion, il régnait un climat de bonne-entente entre catholiques et protestants, entre francophones et anglophones. Maintenant les relations sont tendues et il existe «une barrière de méfiance entre les deux groupes. Les protestants sont pressés de s’enrôler [dans l’armée], les catholiques résistent».