Il est temps de réinventer le «fact-checking»: c’est la proposition que fait l’auteur et professeur de journalisme Tom Rosenstiel, alléguant que ceux qui sont le plus souvent ciblés — les politiciens — ont compris comment ça fonctionne et ont commencé à utiliser les verdicts à leur avantage.
Autrement dit, il est loin le temps où un politicien pouvait être embarrassé par une étiquette «faux» collée sur sa déclaration de la veille.
Rosenstiel faisait ce constat dans une conférence donnée lors du congrès international des médias vérificateurs de faits (Global Fact 4) qui avait lieu du 5 au 7 juillet à Madrid.
Loin d’être un constat pessimiste offert aux «fact-checkers» d’une soixantaine de médias présents, c’est d’une opportunité dont ce spécialiste de la critique des médias voulait leur parler: celle de réinventer la vérification des faits, de l’éloigner de la confrontation d’une déclaration politique, pour l’orienter vers une vérification davantage «centrée sur le problème» que «centrée sur l’acteur».
FactCheck et PolitiFact
La vérification des faits a beau être une partie intrinsèque du travail de tout journaliste, le mouvement tel qu’on le connaît aujourd’hui n’a connu ses balbutiements qu’au début des années 1990 — le fact-checking 1.0, dans les mots de Rosenstiel.