Pour un entrepreneur, s’implanter dans tout le Canada est un véritable défi. Au-delà des obstacles inhérents à la superficie du territoire, la dualité linguistique est un élément majeur qu’il faut appréhender avec la plus grande attention. Car la francisation d’une entreprise, aussi empreinte de bonne volonté soit-elle, sera automatiquement pointée du doigt en cas d’approximation.
Néanmoins, pour toute entreprise qui se veut pan-canadienne, le bilinguisme est une étape obligée. L’exemple de la récente réussite de Mountain Equipment Co-op (MEC) dans ce domaine est un fait intéressant à analyser.
Pour cette coopérative qui fabrique et vend des produits de grande nature (équipements destinés à la pratique d’activités de plein air non motorisées) créée en 1971, l’idée d’investir le marché francophone est arrivée tardivement. C’est en 2002 que les premiers travaux ont débuté, sous l’impulsion de l’actuelle directrice de marketing français, Louise Arbique.
Un projet de longue haleine qui aura nécessité plusieurs années. Et le défi n’était pas mince, puisqu’au total, pas moins de 700 000 mots auront été soumis au service de traduction.
Un travail initial qui n’a pas été facile, comme le reconnaît Louise Arbique: «Au début, nous avions décidé de collaborer avec des collectifs de traduction. L’expérience a été enrichissante, puisque nous avons appris qu’un pantalon “made in Turkey” était en fait un pantalon “fait en dinde”. Plus sérieusement, nous avons rapidement compris qu’il nous faudrait travailler plus en profondeur.»