Me to We: ne jamais sous-estimer le pouvoir catalyseur d’un enfant

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Publié 21/10/2008 par Khadija Chatar

Vendredi dernier, c’était l’effervescence au CNE (Parc des expositions). Des milliers d’enfants étaient réunis brandissant drapeaux, panneaux et t-shirts pour célébrer la deuxième édition de la journée annuelle Me to We d’Enfants entraide.

Dans l’immense labyrinthe du Ricoh Colisuem, ils étaient 8 000 à hurler de joie devant les nombreuses célébrités venues les féliciter et les encourager dans leurs actions.

Et quelles actions! La mobilisation de ces élèves militants, durant l’année écoulée, a permis de réunir suffisamment de fonds pour – tenez-vous bien – créer, dans les pays en voie de développement, 50 écoles, distribuer de l’eau potable à 10 villages et aider 200 micro-entreprises à démarrer.

Des réalisations qui ont changé la vie de plus de 23 000 habitants du Kenya, Sri Lanka, Équateur, Inde, Chine et Sierra Leone. Le défi de cette année s’annonce encore plus ambitieux.

Craig Kielburger, le fondateur d’Enfants entraide (Free the Children) en 1995, met la barre plus haut puisque vendredi, il a appelé les enfants à le suivre dans un autre combat, celui du Défi 100 écoles. «C’est à travers l’éducation que le cycle de la pauvreté sera brisé», disaient plusieurs dont l’actrice et activiste Mia Farrow.

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«Cette journée n’est pas seulement celle d’un événement; c’est le début d’un mouvement de jeunes qui travaillent ensemble pour changer les choses», disait son fondateur.

Une journée symbolique pour ces élèves venus d’un bout à l’autre du pays. «Il y en a qui ont fait le voyage de France et de Norvège», a confié à L’Express un Craig Kielburger enchanté par l’engouement que connaît Me to We.

Plusieurs ont été touchés par le témoignage poignant de Michel Chickwanine, un ancien enfant-soldat qui a raconté avec beaucoup d’émotion et de courage son histoire en République démocratique du Congo où il a subi et a été témoin d’atrocités insoutenables pour un enfant.

«Mon message est que malgré tout, on peut toujours se relever», déclarait-il à l’audience émue. Justin Trudeau, le fils de l’ancien Premier ministre Pierre Elliott Trudeau élu député d’un comté montréalais le 14 octobre dernier, était présent en tant que défenseur des droits sociaux.

«Je fais partie du service volontaire pour la jeunesse depuis cinq ans et je suis heureux de voir tous ces jeunes s’impliquer de cette façon. Cette journée est l’occasion pour eux de comprendre qu’ils sont importants, et que ce qu’ils vont faire aujourd’hui aura un impact sur l’avenir que nous bâtissons ensemble. Je suis ici pour célébrer et encourager leurs actions», a dit M. Trudeau.

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«Cette journée est très importante pour nous, elle permet de faire connaître ce que nous faisons et nous donne le courage d’aller de l’avant», disait la jeune Alaina Podmorow, fondatrice de Little Women for Little Women in Afghanistan qui a récolté en l’espace de deux ans des dizaines de milliers de dollars.

Le nom Me to We n’a pas été choisi par hasard. «Dans les années 80, un mouvement sociologique mettait l’accent sur l’individu uniquement. Nous avons inversé le message du moi à nous», explique Graig Kielburger «Il s’agit d’une philosophie qui se concentre davantage sur le nous que sur le moi: notre communauté locale et mondiale», ajoute son frère Marc.

Le Premier ministre de l’Ontario, Dalton McGuinty, était aussi présent pour saluer et féliciter les 8 000 élèves rassemblés.  Ces derniers étaient enchantés de voir de nombreux artistes venus les encourager. Sarah MacLachlan, Louise Kent, Crash Parallel, The Canadian Tenors, Theo Tams et pleins d’autres ont offert des concerts bien mérités à ces petites personnes déjà grandes dans l’âme.

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