Nombreuses sont les personnes qui incarnent le rêve américain mais pour Max Bellin, il s’agit plutôt du rêve canadien. Parti de rien, ce Français a réussi à se faire un nom dans le milieu torontois de la restauration française. Il en est aujourd’hui à son troisième restaurant dans la Ville-Reine, L’Escargot bistro.
C’est en 1972, après son service militaire, que Max quitte sur un coup de tête son Mans natal pour le Canada. Il n’a alors que 21 ans, 300$ en poche et ne parle pas un mot d’anglais. Avec l’aide de quelques relations, il s’établit à Ottawa puis à Montréal où il enchaîne des petits boulots d’aide-serveur. «La restauration est le premier moyen de survivre quand on arrive dans un pays étranger», dit-il. Ces expériences vont lui permettre de se roder dans la restauration et d’apprendre l’anglais en écoutant les clients parler.
Quelques années plus tard, il débarque dans la Ville-Reine et grâce à sa motivation et son amour pour «la bonne bouffe», il rachète La Maison basque, un restaurant au centre de Toronto où il travaille. C’est en tant que propriétaire de ce premier restaurant qu’il commence à se faire un nom. La bonne ambiance et la qualité de la cuisine amènent beaucoup de clients par le bouche-à-oreille.
Mais La Maison basque tombe sous le coup d’une expropriation et doit fermer ses portes. Il en faut toutefois plus pour arrêter ce selfmade-man qui décide d’ouvrir un deuxième restaurant dans le quartier des affaires. Pendant dix ans, Chez Max va jouir d’une clientèle prestigieuse d’avocats qui viendront tous les midis avec leurs clients déguster la cuisine française.
Il y a quatre ans, Max a décidé de revendre Chez Max pour ouvrir un autre restaurant français plus au nord sur la rue Yonge. «Ce coin pittoresque avec ses petits restaurants et ses boutiques a beaucoup de cachet et la population y est aisée.» Comme pour ses restaurants précédents, Max est resté fidèle à sa «francisité». Bien qu’il ne soit pas dans les cuisines, il prend toutes les décisions.