Mathilde: les dessous de la traduction

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Publié 09/05/2006 par Yann Buxeda

À l’affiche en ce moment, Mathilde, de l’auteure française Véronique Olmi, met en scène une dispute de couple aux multiples rebondissements. Une pièce de théâtre en langue anglaise, adaptation de la production éponyme hexagonale, qui séduit chaque jour un grand nombre de spectateurs. Une réussite liée à la précision de la retranscription de Morwyn Brebner. L’occasion justement d’embrayer sur un métier très prisé des bilingues: celui de traducteur.

«Le véritable problème de la traduction d’une pièce de théâtre, c’est de tirer la quintessence du texte d’une langue à l’autre… Dans toutes transformations, il y a des pertes. Mon travail consiste à les compenser au maximum. C’est la raison pour laquelle il faut autant de temps. Une traduction s’affine indéfiniment.» Morwyn Brebner est une perfectionniste. Il aura fallu pas moins de deux années pour que la retranscription anglophone de Mathilde prenne sa forme définitive.

La production de Véronique Olmi s’exprime plus par le son que par l’image et c’est là que se trouve toute la difficulté. «Le véritable défi de cette pièce provient du fait qu’il y a très peu de mouvements. Tout est question de non-dits, de sous entendus, et les subtilités de la langue française doivent chacune être retravaillées pour s’adapter à l’anglais», reconnaît Morwyn.

Mais l’auteure bilingue n’en est pas à son premier coup d’essai. C’est elle, notamment, qui avait été à l’origine de la traduction de Strawberries in January en 2001. Transcription de la pièce Des fraises en Janvier de la Québécoise Évelyne de la Chenelière, Strawberries in January avait été particulièrement bien reçue par le public à sa sortie.

Il faut dire que Morwyn est une auteure reconnue dans le milieu théâtral anglophone. Depuis 2000, cinq de ses pièces ont été jouées sur scène et toutes ont trouvé leur place dans le coeur du public. Depuis peu, elle est aussi en collaboration avec la chaîne de télévision CBC pour l’écriture d’une série et participe à l’élaboration de quelques émissions de télévision.

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Une diversification de son activité qui ne remet pourtant pas en cause son implication dans le paysage théâtral ontarien: «Le théâtre est ma priorité. Certes, la télévision est un médium très pratique et qui offre des possibilités infinies, mais il n’y a pas cette profondeur qu’offre le théâtre. Sur scène, le silence est aussi important que le mot alors qu’en télévision, la parole prend toujours le pas sur le reste. Le théâtre est ma première passion.»

Un sentiment que l’on perçoit dès lors qu’elle se pose en simple spectatrice: «J’adore cette pièce car elle explore un thème particulièrement subtil. C’est celui de l’intimité au sein d’un couple. Il est toujours question du rapport de force entre la recherche de la solitude et le besoin de compagnie. C’est vraiment très prenant.»

Mathilde, de Véronique Olmi, jusqu’au 27 mai au Young Centre for the Performing Arts, 55 rue Mill.

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