Masque : droits individuels VS bien-être collectif

Sans individus en bonne santé, que peut-il advenir du collectif?

Jusqu’où nos futures lois iront-elles en matière d’entrave à nos droits individuels, soi-disant protégés par notre système démocratique, dans ce contexte de crise sanitaire à long terme? Photo: Santé publique Ottawa
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Publié 28/07/2020 par Annik Chalifour

Cette fin de semaine a été marquée, entre autres, par des manifestations à Québec et Ottawa contre le port du masque obligatoire. Oui, c’est définitivement une atteinte aux droits individuels.

D’autant plus que le masque a fait l’objet de divers avis contradictoires depuis le début de la pandémie… Essai, erreur, essai… Le grand public a peut-être encore du mal à suivre.

Pourtant, l’obligation de porter le masque dans les lieux publics fermés et les transports en commun paraît justifiable à la lumière du risque estimé élevé de contamination communautaire de la CoViD-19, susceptible de décupler la perte de vies humaines.

Peut-être existe-t-il encore une certaine confusion autour de la gravité du coronavirus, de son impact possible sur la santé de nos communautés, sur notre développement socio-économique durable?

Des milliers de gens continuent de mourir près de chez nous, aux États-Unis, au Brésil, ainsi qu’ailleurs dans le monde. On note une résurgence du virus en Europe où l’on franchissait, jeudi dernier, le cap des trois millions de cas.

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Futures lois

En même temps, on peut se demander jusqu’où nos futures lois iront-elles en matière d’entrave à nos droits individuels soi-disant protégés par notre système démocratique, dans ce contexte de crise sanitaire à long terme?

Une fois qu’on aura inventé le fameux vaccin, deviendra-t-il obligatoire? Nous imposera-t-on d’être vaccinés comme condition préalable au retour sur les bancs d’école, au travail? Quelle garantie aurons-nous concernant l’efficacité de ce nouveau vaccin?

Lors de la seconde vague et autres vagues subséquentes de contamination du virus déjà envisagées, devra-t-on faire face à une série de nouvelles règles de confinement?

Qu’est-ce qui devrait primer: nos droits individuels ou le bien-être collectif?

D’aucuns invoqueront notre responsabilité civique que tout un chacun se doit d’exercer pour maintenir notre bien-être collectif, selon des règles de droit acceptées et acceptables par et pour tous.

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D’autres évoqueront notre droit à la liberté individuelle, car nous évoluons au sein d’un pays prisant l’individualisme, le libre choix, la démocratie.

Le fait est que nous sommes en période de crise sanitaire! L’aurait-on oublié, avec l’avènement des beaux jours et notre déconfinement progressif?

Par ailleurs le collectif n’inclut-il pas les individus? Sans individus en bonne santé, que peut-il advenir du collectif?

Gestion de crise

Nos dirigeants doivent insister sur ce fait: 2020 n’est pas une année normale! On doit éduquer le grand public à composer avec un mode de vie alternatif parce que nous sommes en temps de crise réelle.

Faire comprendre qu’en situation de crise, certaines normes – hors normes – doivent irréversiblement s’appliquer. C’est peut-être du nouveau pour certains parmi nous: traverser une crise selon des règles rigides…

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Il n’est jamais facile de vivre une crise. Encore plus si elle perdure… Mais on n’a tout simplement pas le choix comme société – afin d’assurer notre longévité – que de faire face à la crise actuelle en minimisant les risques au maximum.

Et cela passe par la mise en place et l’application de règles strictes que nous devons tous observer, sauf exceptions très précises.

Pas de laissez-faire

Certains diront que je réfère à un style de leadership autocratique. Mais parfois – surtout en temps de crise aiguë – on se doit d’imposer certaines règles. Dans toute situation de crise, par exemple en milieu de travail, des règles précises s’appliquent pour gérer la crise de façon efficace et minimiser les risques…

En temps de crise, comme celle que nous traversons actuellement, on n’a pas le loisir de tergiverser. Les conséquences sont beaucoup trop graves pour emprunter un style laissez-faire…

Toutefois on doit aussi s’assurer que tout un chacun comprenne bien la gravité de la situation; que les services d’appui et de soutien pertinents soient accessibles par et pour tous.

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Avis aux politiciens: toute règle associée à la CoViD-19 doit s’accompagner d’un message clair, précis, concis, le plus exact possible. Car on dirait, ces jours-ci, que l’ensemble de notre population n’a peut-être pas encore tout à fait saisi qu’on fait tous partie intégrante de la gestion de cette crise…

Et pourtant…

Samedi soir dernier, 200 personnes se réunissaient lors d’une fête privée à Brampton…

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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