Manifestation contre le trop long règne de Paul Biya au Cameroon

Le président est à la tête du pays depuis 1982

Manifestation contre la réélection du président du Cameroun Paul Biya
Le drapeau du Cameroun à droite et le drapeau de la République d'Ambazonie, nom donné à l'ancien Cameroun du Sud non reconnu aujourd'hui.
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Publié 21/11/2018 par Claire Gillet

Après Ottawa, Washington ou encore Paris, c’est à Toronto qu’était organisée, samedi 17 novembre dernier, une marche pacifique contre la récente réélection du président camerounais Paul Biya.

Ce 22 octobre dernier, le chef d’État de 85 ans a entamé son 7e mandat. Il occupe son poste depuis maintenant 36 ans: 1982.

Les manifestants ont dénoncé des résultats frauduleux, et revendiquent la victoire du candidat Maurice Kamto.

Des chiffres contestés

Deux semaines après le vote du 7 octobre, le Conseil constitutionnel de la République du Cameroun a proclamé des résultats qui donnent Paul Biya largement en tête: 71,28% contre 14,23% pour son principal adversaire, Maurice Kamto.

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Des chiffres que ce dernier réfute. Il revendique avoir remporté les élections à 39,74% contre 38,47% pour Paul Biya. Candidat favori d’une grande partie de la diaspora camerounaise à l’étranger, ses chiffres étaient brandis sur les pancartes lors de la manifestation de samedi.

La porte-parole du département d’État américain Heather Nauert a elle aussi dénoncé des «irrégularités» dans le scrutin et a appelé à «respecter la règle de droit».

Manifestation contre la réélection du président du Cameroun Paul Biya
Un manifestant et l’organisateur de la marche pacifique, Yves Nofiele, à droite.

Séparatistes anglophones

Elle a également rajouté qu’il est essentiel de «résoudre pacifiquement tout litige à travers les canaux légaux existants» et «éviter les discours de haine».

Cette déclaration fait écho au climat de tension extrême qui agite les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays. En effet, depuis fin 2017, un conflit armé s’est engagé entre les forces de sécurité camerounaises et un groupe armé de séparatistes anglophones.

Ces derniers se battent pour revendiquer l’existence du Cameroun du Sud, un État qui a brièvement vu le jour entre les deux guerres mondiales, sous mandat britannique.

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Manifestation contre la réélection du président du Cameroun Paul Biya
Un manifestant est enroulé dans le drapeau du Cameroun et brandit le drapeau de la république d’Ambazonie, nom donné à l’ancien Cameroun du Sud non reconnu aujourd’hui.

Selon les manifestants, le fait que Paul Biya se réclame le candidat élu dans ces régions est une preuve suffisante pour affirmer que les suffrages ont été truqués. À cause des affrontements, très peu de personnes ont pu se déplacer pour exercer leur droit de vote.

Manifestation contre la réélection du président du Cameroun Paul Biya
Le président du Cameroun, Paul Biya (Photo: Amanda Lucidon).

Maurice Kamto

Mardi 16 octobre, Maurice Kamto s’était présenté devant la salle d’audience du Conseil constitutionnel pour demander, en vain, l’annulation partielle du scrutin du 7 octobre.

Toutefois, la diffusion publique de son allocution a créé une vague de résistance et un regain d’intérêt pour la politique chez de nombreux Camerounais désabusés par le règne interminable du président Biya.

«Nous manifestons aujourd’hui pacifiquement, car nos compatriotes ne peuvent pas le faire au Cameroun. Nous demandons l’aide de la communauté internationale pour revoir toutes les informations disponibles pour que l’on puisse déclarer le vrai président du Cameroun», rapporte l’organisateur de la marche torontoise, Yves Nofiele.

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