La grande majorité des partisans de hockey qui convergeaient vers le Centre Bell ne se sont toutefois pas joints à la manifestation, quelques-uns refusant catégoriquement le drapeau québécois qu’offraient les militants du Mouvement Québec français (MQF) aux passants.
Les manifestants espéraient ainsi que les spectateurs agiteraient le fleurdelisé une fois assis dans les gradins. Les avis étaient partagés dans les files d’attente, certains Montréalais soutenant que c’était la victoire de leur club qui importait au final.
«Ce type de manifestation est totalement inutile. On parle d’un jeu ici, il n’y a pas de vie en danger. Alors pourquoi faire une polémique autour de ça?», a lancé Brian Doucette, ajoutant que la plupart des gens utilisaient des mots anglais pour discuter de hockey.
Le président du MQF, Mario Beaulieu, a soutenu que le déplacement de personnes au centre-ville prouvait que les Québécois étaient sensibles à l’anglicisation de l’unique club de hockey professionnel de la province. Il a ajouté que la direction du Canadien devrait témoigner d’un plus grand respect à l’égard de sa principale clientèle, compte tenu de l’importance accordée au hockey dans la Belle Province, qu’il a qualifié de «religion».
L’auteur Yves Beauchemin, qui était également sur place, a déclaré qu’il était temps, pour le Québec, de choisir s’il tener à demeurer francophone ou non. L’écrivain de 70 ans a souligné au passage ce qu’il a qualifié de médiocrité généralisée de la classe politique. Il a aussi déploré le fait que le premier ministre Jean Charest doive pratiquement quémander, selon lui, que la population soit servie en français.