Manger pour sa santé, d’accord. Manger pour être belle? De plus en plus. Après le phénomène des aliments fonctionnels dont certains ingrédients ajoutés ont une visée santé, voici venue l’ère des aliments pour la beauté. Véritable mélange des genres entre cosmétiques et nourriture, les experts du marketing visent les femmes et les enfants, et se frottent déjà les mains devant l’engouement qu’ils suscitent.
Les traits tirés après une courte nuit? On vous propose l’eau au collagène pour stimuler le tonus de la peau. Besoin d’un nouveau parfum? Prenez ces bonbons nouveau genre qui embaument le corps. Envie d’adoucir sa peau? Voici le chocolat noir enrichi de vitamines C et E. En plus, les flavonols concentrés, des composés réputés pour être protecteurs contre les maladies cardiovasculaires. Une bonne excuse pour manger du chocolat chaque jour!
On joue sur les frontières entre l’alimentation, la santé et la beauté au point que les cosmétiques prennent même l’apparence des aliments. Appelés nutricosmétiques ou, en France, les cosmétofoods, le Salon international de l’alimentation (SIAL) présentait à Paris en octobre cette nouvelle tendance.
«Pour l’instant, ce sont des termes plus alliés à la mise en marché, analyse Paul Paquin, chercheur à l’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF) de l’Université Laval. On veut parler de cosmétiques, mais si c’est un aliment, ça s’inscrit dans aliments fonctionnels.» Bonne nouvelle alors, puisque la loi sur les aliments et drogues de Santé Canada stipule qu’il est «interdit d’attribuer des qualités à un aliment qui sont fausses, trompeuses ou non fondées».