Mali: les rebelles touaregs entrent dans Tombouctou

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Publié 01/04/2012 par Baba Ahmed et Rukmini Callimachi (The Associated Press)

à 06h06 HAE, le 2 avril 2012.

BAMAKO, Mali – Après avoir été prise par les rebelles touaregs, les islamistes sont entrés lundi dans Tombouctou et ont planté leur drapeau, a annoncé un membre de l’armée malienne.

Le groupe de rebelles Ansar Dine est arrivé à bord d’un convoi de dix véhicules, a précisé l’homme, sous condition d’anonymat.

Tombouctou, qui se trouve à environ 1000 kilomètres de la capitale, Bamako, avait été attaquée par les rebelles touaregs dimanche, provoquant la fuite des habitants.

Les hommes du Mouvement national de libération de l’Azaouad (MNLA) revendiquent l’autonomie de la région de l’Azaouad, foyer traditionnel des nomades touaregs. Ils sont appuyés par des Touaregs libyens qui ont combattu pour Moammar Kadhafi et ont gagné le Mali après sa chute l’an dernier.

Dimanche, des habitants, contactés par téléphone, ont raconté qu’ils se terraient dans leurs maisons alors que des tirs étaient entendus autour de la ville. Parallèlement, le chef des mutins qui ont renversé le président Amadou Toumani Touré a annoncé qu’il rétablissait la Constitution, suspendue lors du putsch du 21 mars.

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Le capitaine Amadou Sanogo a par ailleurs promis la réunion d’une « convention nationale » avec toutes les forces vives du pays en vue d’organiser des élections. Cette annonce survient alors que la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) avait donné jusqu’à lundi à la junte pour restaurer un gouvernement civil. Faute de quoi, elle menaçait de fermer les frontières du pays et de geler ses comptes sur la banque centrale régionale.

Sur le front de la guerre civile, l’un des habitants de Tombouctou, Mohamed Lamine, a affirmé qu’il avait commencé à entendre à l’aube des tirs d’armes lourdes et que des soldats démoralisés prenaient la fuite. « Nous entendons des tirs d’armes lourdes en provenance du sud et de l’est de la ville. Une partie de l’armée a abandonné la ville depuis la nuit dernière », a-t-il affirmé.

Vendredi, les rebelles s’étaient emparés de la capitale provinciale Kidal, avant de prendre le contrôle le lendemain de la ville stratégique de Gao, profitant du chaos régnant dans le pays, onze jours après le coup d’Etat militaire.

Dans cette ville, les insurgés se rendaient de banque en banque, essayant d’accéder aux coffres-forts, a affirmé un habitant, Hama Dada Touré. Et à Kidal, des habitants ont raconté qu’une faction islamiste, issue de la rébellion, allait de magasin en magasin en demandant aux commerçants de retirer les photos de femmes non voilées.

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