Madoff: l’homme de 50 milliards $

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Publié 22/12/2008 par Claude Fugère

L’affaire qui fait grand bruit ces derniers jours sur Wall Street touche le financier Bernard Madoff qui a orchestré une gigantesque fraude de 50 milliards $.

Qui est-il?

Un des piliers de Wall Street et ancien président du NASDAQ, Bernard Madoff est également le propriétaire de Bernard L. Madoff Investment Securities, une firme d’investissements d’excellente réputation. Cette firme se targue d’utiliser un modèle de placement révolutionnaire et confidentiel qui permet d’obtenir un rendement constant et favorable peu importe les conditions du marché.

La réputation du personnage, son charisme, sa classe et sa générosité ont convaincu les investisseurs de lui faire confiance et de se croire privilégiés de pouvoir confier leurs avoirs à un gestionnaire aussi chevronné.

Qu’est-ce qu’il a fait?

C’est ce qu’on appelle dans le milieu une pyramide de Ponzi («Ponzi scheme»). On peut l’expliquer en mentionnant qu’il payait le rendement sur les investissements des gens qui avaient investi au début avec l’argent des nouveaux investisseurs.

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Les clients recevaient des relevés de compte indiquant des tas de transactions d’options complexes qui n’auraient apparemment jamais eu lieu. Donc, les rendements constants provenaient seulement des nouveaux fonds qui s’ajoutaient aux actifs sous gestion.

Or, la chute drastique des marchés boursiers ont fait en sorte que les clients ont demandé de retirer 7 milliards de dollars qui n’étaient plus dans les coffres de l’entreprise, ce qui a poussé Madoff à avouer son crime.

La firme comptable qui vérifiait la conformité des transactions, Friehling & Horowitz, était une minuscule firme comptable de New York qui employait trois personnes.

Plusieurs s’interrogent sur le fait que cette firme comptable était beaucoup trop petite pour pouvoir faire une révision conforme aux standards pour une entreprise de cette envergure. De plus, il semblait difficile de téléphoner aux bureaux de cette firme et celle-ci n’avait pas de site Internet, ce qui entraînait d’autres soupçons.

Mentionnons également que Madoff ne faisait affaire avec aucun gardien de valeur pour enregistrer les flux d’argent et faire des bilans périodiques, ce qui fait en sorte qu’il est difficile de savoir ce qui advint des fonds investis dans l’entreprise. De plus, dans ce cas, la SEC (Security and Exchange Commission) est dans l’eau chaude, car de nombreuses allégations fondées de fraude pesaient sur Madoff et aucune enquête n’avait été commandée.

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Enfin, pour donner une idée de la crédibilité du personnage, jetez un œil sur la liste des victimes. Parmi elles: Steven Spielberg, le magnat de l’immobilier Mortimer B. Zuckerman et des institutions financières comme Fortis NV, HSBC, Royal Bank of Scotland et BNP Paribas.

Un parallèle avec l’affaire Norbourg?

Oui et non. Oui, car ici encore, des investisseurs ont été floués pour un montant considérable qui se chiffre à environ 130 millions $. Non, car la façon de procéder était différente.

En effet, Vincent Lacroix et ses complices ont plutôt détourné des fonds des investisseurs vers leurs comptes personnels, falsifié des documents et créé des fausses factures pour masquer des déficits. Ils modifiaient également les états financiers directement chez leur gardien de valeurs avec l’aide d’un informaticien qu’ils avaient engagés.

De plus, Vincent Lacroix forçait par contrat les conseillers financiers à transférer une partie de leurs actifs sous gestion chez Norbourg en échange de certains «avantages personnels».

Donc, semblable par le fond mais non par la forme, car Norbourg donnait l’impression de fonctionner de façon légale, alors que beaucoup de points d’interrogation existaient autour de la firme de Madoff.

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Comment éviter ce type de fraude?

Hélas, je dois dire que ce n’est pas facile. Des entreprises semblant parfaitement honnêtes peuvent être dirigées par des individus sans scrupule. Or, certains points ne mentent pas.

Par exemple, si vous êtes incapable de savoir où va votre argent ou de comprendre vos relevés de transaction, il y a lieu de s’inquiéter. De plus, si votre conseiller financier pousse certains produits en faisant des promesses de rendement exceptionnels ou encore certains produits qui proviennent d’une compagnie de réputation inexistante, ou pire encore, qu’il ne peut vous expliquer, fuyez!

Mais le meilleur conseil que je peux vous donner: en cas de doute, abstenez-vous.

J’en profite pour vous souhaiter mes meilleurs vœux pour le temps des fêtes, mais surtout, santé et… prospérité!

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