Madeleine de Roybon d’Allonne, première femme propriétaire

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Publié 22/08/2006 par Paul-François Sylvestre

Le 24 août 1681, Madeleine de Roybon d’Allonne prête 2 141 livres à l’explorateur René-Robert Cavelier de La Salle. En retour et en fief de seigneurie, l’explorateur criblé de dettes lui concède une maison et une terre à un endroit nommé Tonequinion (aujourd’hui Collins Bay). Madeleine de Roybon d’Allonne est considérée comme la première femme propriétaire sur le territoire qui forme aujourd’hui l’Ontario.

Née à Montargis (France) vers 1646, Madeleine de Roybon d’Allonne est la fille d’un noble français. Elle arrive au Fort Frontenac (Kingston) vers 1679 et devient, dit-on, la maîtresse de l’explorateur de La Salle. S’il y eut une femme dans la vie de René-Robert Cavelier de La Salle, on suppose que c’est elle, car son nom apparaît dans les archives en relation étroite avec celui du découvreur et elle est la seule célibataire de son rang à habiter le Fort Frontenac.

Madeleine de Roybon d’Allonne construit une maison et des granges sur les terres qui lui sont octroyées par La Salle. Elle se consacre à la culture agricole, à l’élevage du bétail et elle établit un petit poste de traite. Le 6 novembre 1683, on retrouve la seigneuresse à Québec, en compagnie de l’explorateur qui s’apprête, cette fois, à partir pour la France. Il lui signe une reconnaissance de dette où il lui assure la jouissance de la maison et de la terre qu’elle a occupée, jusqu’à présent au Fort Frontenac.

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Au cours de la guerre contre les Iroquois (1686-1700), notre première femme propriétaire est capturée par des bandes iroquoises. Au début d’août 1687, elle perd son commerce de pelleteries, ses bâtiments et ses terres. Libérée en juillet 1687, Madeleine de Roybon d’Allonne arrive à Montréal et revendique avec acharnement le droit de se réinstaller au Fort Frontenac. Elle passe même en France en 1706 pour défendre sa cause. Une décision du Conseil de la Marine, rendue quelques semaines avant sa mort, lui reconnaît tout au plus le droit à une pension du roi.

Revenue au Canada, la seigneuresse déchue s’éteint près de Montréal en 1718, à l’âge d’environ 72 ans. Une école élémentaire publique de Kingston porte son nom. Le roman historique La Dame de Cataracoui (L’Interligne), d’Évelyne Voldeng, raconte la vie de Madeleine de Roybon d’Allonne.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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