Un fait historique dans l’Afrique du XXIe siècle est passé pratiquement inaperçu aux yeux des médias du monde, eux qui raffolent pourtant des images désastreuses de ce continent. Une femme, la première du genre, devient la présidente d’un État africain, en l’occurrence le Libéria.
N’eut été l’actualité chilienne où Michelle Bachelet vient d’être élue la première femme présidente de ce pays réputé machiste, les médias canadiens n’en auraient sûrement pas fait cas. Mais l’élection chilienne les a quelque peu «forcés» à en parler en faisant le parallèle.
Le premier pays libre d’Afrique depuis 1847, le Libéria, qui a participé à la création de la Société des Nations (prédécesseur de l’actuelle ONU), est aujourd’hui un pays ravagé par la guerre et économiquement mort.
Cette brave femme de 67 ans, économiste diplômée de Harvard, a travaillé pour la Banque mondiale et pour l’ONU. Ellen Sirleaf John-son, qui a connu les affres de la prison dans son pays pour raisons politiques par deux fois, ne s’en laisse pas compter et a déjà prévenu ses concitoyens qu’ils ne devaient pas se faire d’illusions parce qu’elle était une femme et qu’elle serait ferme.
L’Afrique donne ainsi l’exemple là où on ne l’attendait pas et fait un pied de nez à la France où Ségolène Royal, née à Dakar, en Afrique de l’ouest en 1953 et candidate quasi proclamée du Parti Socialiste, rêve aux marches de l’Élysée.
L’Afrique donneuse de leçons en matière d’évolution des droits des femmes et de l’égalité? Ce cas de figure ne semble pas se voir au Canada (le très bref mandat de cinq mois de Kim Campbell à la tête de l’État canadien est un exemple patent), ni aux États-Unis, ni même en France (souvenons-nous d’Édith Cresson et de sa démission après seulement un an de règne), la première donneuse de leçons au continent africain!