L’Université pour la Paix compte sur le multiculturalisme torontois

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Publié 30/05/2006 par Yann Buxeda

Dans le cadre de l’ouverture du festival Humanitas, le centre international de l’Université pour la Paix au Canada organisait une journée événement pour la promotion de la paix, le 27 mai dernier. Une manifestation intitulée Creativity Unleashed, qui a proposé, entre autres activités, des forums de discussion, des expositions d’art et de nombreux débats autour du concept de paix durable. L’occasion de revenir sur l’histoire de cette organisation basée au Costa-Rica, dont l’antenne canadienne est installée à Toronto depuis juillet 2005.

Le Costa-Rica, ses plages enchanteresses, sa biodiversité et son hospitalité légendaire. La carte postale a parcouru le monde des millions de fois. Mais ce que l’on sait moins, c’est que le Costa Rica est un pays aux mœurs munificents en terme de démocratie.

La plus vieille démocratie du continent – premières élections en 1889 – s’est souvent posée en précurseur de l’établissement de lois avant-gardistes. Ainsi, en 1949, le gouvernement de l’époque prenait la décision d’abolir tout simplement son armée, afin d’en redistribuer les dépenses dans les secteurs de l’éducation (20% du budget).

Une action qui, si elle n’a pas connu d’écho, a su démontrer jusqu’à quel point le Costa Rica était prêt à s’engager dans le domaine de la promotion de la paix.

Difficile de s’étonner lorsque l’on apprend alors que l’Université pour la Paix, émanation de l’Organisation des Nations-Unies (ONU), est à l’orgine un projet costaricien que l’organisation internationale a soutenu.

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Créée en décembre 1980, l’Université pour la Paix est basée au Costa Rica, et travaille en intime lien avec l’ONU. Mais contrairement à certaines organisations aux objectifs analogues, il n’est pas question ici d’une tutelle.

L’organisme a conservé une totale liberté en terme d’action. Depuis sa création, cette Université s’articule sur un fondamental essentiel: le concept de pérénisation de la situation en place, qui vise à constamment améliorer le contenu des cours suivis par les quelque 130 étudiants qui s’y inscrivent dans les huit cursus universitaires proposés.

Mais depuis quelques années, l’Université souhaite élargir son champ d’action en multipliant les partenariats avec divers pays. Un processus qui s’est acceléré avec la nomination de la francophone d’origine hongroise Julia Marton-Lefèvre en tant que rectrice de l’établissement.

Des cursus en langue française

En 2005, elle a cloturé le processus de création de la première antenne de l’Université hors du Costa Rica, en partenariat avec la ville de Toronto et le gouvernement canadien. Un choix qu’elle légitime par «le fait que le Canada soit un exemple mondial en terme de pacifisme et de prévention des conflits». Et d’ajouter: «Le multiculturalisme du Canada est internationalement reconnu et Toronto en est le cristalisateur de par sa démographie. C’était donc un choix qui s’imposait presque.»

Une décision qui rentre effectivement dans la conception de l’éducation que se fait la rectrice, pour qui l’apprentissage présente des objectifs annexes à l’obtention d’un simple diplôme: «d’autant plus dans le domaine de la paix, les étudiants se doivent d’avoir un champ de vision très élargi des différentes cultures de par le monde. L’éducation n’est pas qu’un système formel, c’est aussi une école de la découverte. C’est dans cette optique que nous avons établi quelques partenariats, notamment avec Ècoles sans frontières.»

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Mais si après une année de fonctionnement, l’antenne torontoise de l’Université n’est pas encore aussi développée que le pôle costaricien, la rectrice espère à l’avenir en faire l’un des points névralgiques du réseau en devenir.

À terme, il y sera même question d’y proposer des cursus en langue française: «L’éducation pour la paix mérite de connaître un essor important. Lorsque l’on compare avec le nombre d’écoles militaires existantes, le ratio est attristant. Notre action à Toronto, au-delà de l’importance locale qu’elle représente pour nous, peut aussi nous servir de tremplin pour l’établissement d’autres pôles dans d’autres villes.»

À ce jour, d’autres endroits sont concernés, comme Genève (Suisse), Addis Abeba (Éthiopie), ou plus globalement l’Inde et l’Asie.

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