L’Université d’Ottawa nous a fait honte

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Publié 06/04/2010 par Armand Guindon

On peut compter avec de plus en plus de régularité sur les universités canadiennes pour nous faire honte à l’échelle du pays et parfois sur la scène internationale.

Récemment, un recteur de l’Université d’Ottawa intimait à la conférencière conservatrice américaine Ann Coulter de modérer ses propos avant son passage devant des étudiants, car «la promotion de la haine contre un groupe identifiable peut mener à des accusations criminelles».

C’est vrai que l’incitation à la violence est inscrite au Code criminel, mais de telles poursuites (rarissimes) ne seraient engagées que dans des cas extrêmes où on aurait des raisons de croire à un danger physique réel.

Le discours public sur des questions d’actualité, dans les médias ou à une tribune prévue à cette fin, est plutôt surveillé par nos Commissions des droits de la personne, des tribunaux civils, chargées d’éradiquer la «discrimination» en paroles et en actes.

Très peu de gens remettent en question l’article du Code criminel. Par contre, l’existence d’une bureaucratie chargée d’imposer des règles de bienséances politiquement correctes est de plus en plus controversée.

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Or, ce sont justement nos universités qui devraient être à l’avant-garde du mouvement visant à nous débarrasser de ces comités d’inspiration soviétique et de leur travail de censure qui bafouent nos libertés d’opinion et d’expression censées être garanties par la Charte canadienne des droits et libertés.

Au lieu de cela, on dirait qu’un grand nombre de dirigeants, de profs et d’étudiants vivent dans la peur de troubler la paix sociale, d’offenser qui que ce soit et de remettre en question la pensée dominante.

Pire, ce sont eux qui ont inventé ces polices de la pensée et qui rêvent d’être un jour appelés à y siéger pour imposer leur prêt-à-penser à toute la société.

Commentatrice à la télévision (au réseau Fox évidemment), Ann Coulter est connue pour son anti-islamisme «primaire», contrevenant aux lois canadiennes car indisposant un «groupe identifiable».

Y a-t-il, aux yeux de la loi et pour les quelques centaines d’étudiants qui ont protesté contre sa visite, un anti-islamisme plus sophistiqué, tolérable au podium de l’Université d’Ottawa? Probablement pas. Ne devrait-on pourtant pas avoir le droit de rejeter d’emblée, de façon «primaire» donc, les idéologies ou les religions criminelles?

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De plus, la performance d’Ann Coulter, à la télé comme sur le circuit des conférences, tient autant du divertissement que de l’analyse sérieuse. Comme pour le comédien Jon Stewart ou le cinéaste Michael Moore, sauf que ceux-là sont à gauche et celle-ci est à droite. Faut-il interdire l’humour parce que tel ou tel «groupe identifiable» ne trouve pas ça drôle?

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