Lumineuse Tunisie

Un étal de fruits dans la rue.
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Publié 19/12/2016 par Aurélie Resch

La lumière ambrée vient chauffer la pierre ocre des remparts de la vieille ville. Je regarde le soleil descendre dans le ciel et la mer prendre des teintes douces. Des odeurs de jasmin flottent dans l’air. Il fait bon. On se sent bien. On est à Sousse.

Je sais que beaucoup diront que c’est une folie d’être ici. Là où un attentat terroriste islamiste est survenu le 26 juin 2015 dans la station balnéaire de Port El-Kantaoui près de Sousse.

Je leur répondrai que plus d’un an est passé, que tout est calme et beau de ce côté de l’océan. Je leur dirai que le monde peut être vu comme un territoire dangereux ou comme un immense terrain de jeu.

Je choisis la deuxième option.

Le mausolée de Monastir.
Le mausolée de Monastir.

Une place au soleil

La Tunisie est un pays culturel, artistique riche avec de très beaux paysages et un peuple d’une gentillesse confondante et d’une grande éducation.

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L’hôtel quatre étoiles Seabel Alhambra propose un havre de bien-être avec une carte de soins des plus impressionnantes dans son spa et des activités sportives à la demande. Son atmosphère paisible aux notes résolument andalouses invite à la détente.

C’est un bon point de départ pour des excursions dans la région. Tout d’abord, la mer. On se laisse envahir par tout ce bleu et bercer par la lenteur.

La Tunisie du côté de Sousse et de Monastir se vit sur la plage, à la terrasse d’un café, sur les vieilles pierres. Station balnéaire, Sousse s’étire nonchalamment le long de la Méditerranée et regarde les voiles poindre à l’horizon.

De la plage paisible de l’hôtel à celle plus animée où se rendent les familles, on est sûr de goûter au plaisir du farniente et aux délices de l’eau azur. On paraisse sur le sable, on y déguste des dattes ou on joue au ballon. Il est facile de se faire des amis ou de rester tranquille selon ses envies.

Le buste du président Bourguiba.
Le buste du président Bourguiba.

Sur les routes de la culture

J’aime l’histoire, les civilisations et l’architecture. Un petit tour à Monastir me donne à visiter la ville de Habib Ben Ali Bourguiba, premier président de la République en Tunisie et père de la Nation de juillet 1957 à 1987.

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Partout, j’entends des hommages, des références à cet homme, remercié pour avoir fait de la Tunisie, le pays qu’elle est aujourd’hui. Adultes et aînés parlent d’Habib Bourguiba comme d’une référence pour avoir donné l’indépendance, ouvert l’éducation à tous, poussé à l’apprentissage de plusieurs langues pour s’ouvrir au tourisme, instauré la stabilité dans son pays.

On ne parle pas du procès qu’on lui fait aujourd’hui, ni de son autorité drastique, on met volontiers en avant sa vision du pays et comment il a œuvré à faire de la Tunisie une destination touristique, un pays cultivé, proposition de nombreuses compétences.

Des monuments et des statues érigés à son nom peuplent Monastir et bien d’autres villes. Son âme continue à veiller sur les tunisiens.

La grande mosquée de Kairouan.
La grande mosquée de Kairouan.

Je pousse ensuite jusqu’à Kairouan (à une cinquantaine de kilomètres de Sousse), la quatrième ville sainte et la capitale de la culture islamique. J’y trouve une ville animée, riche en histoire et spirituelle.

La Grande Mosquée de Kairouan (fondée vers 670) est l’emblème de la ville et constitue le plus ancien et le plus prestigieux monument islamique de Tunisie et du Maghreb. D’une composition architecturale harmonieuse et élégante elle est l’un des plus beaux édifices de l’Islam.

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Une partie des matériaux de construction, essentiellement les colonnes et les chapiteaux en divers marbres de la salle de prière ainsi que les colonnes soutenant les arcades des galeries entourant la cour, proviennent de sites antiques romains et byzantins de la Tunisie, (notamment de Carthage).

Les marchés sont animés et je prends plaisir à acheter clémentines, dattes et pâtisseries. Je laisse filer les heures à regarder les tapis tous plus beaux les uns que les autres que l’on me propose pour si peu.

Kairouan est aussi connue pour son artisanat et ses tapis. L’occasion de parler, de boire du thé et d’admirer des chefs d’œuvres de tissage.

Tisseuse à Kairouan.
Tisseuse à Kairouan.

Peu de touristes

Et pourtant, malgré ses trésors, malgré la gentillesse de ses habitants et de son doux climat, la Tunisie est vide. Comme désertée.

En discutant avec mon guide, en faisant mes achats dans les souks, j’entends, je sens l’angoisse des gens. Plus de touriste, plus de travail, plus de vie. Le tourisme représente 67% de l’économie tunisienne. Les attentats de 2015 ont eu un effet dévastateur.

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À tort, car je ne me sens pas plus en insécurité ici qu’ailleurs.

En roulant vers mon hôtel en fin de journée, je repense à ces trésors culturels et religieux, aux gens que j’ai croisés et écoutés et pense au prochain voyage que je viendrai faire sur cette terre. Plus au sud. Tout au sud.

Informations

S’y rendre : Tunisair assure des liaisons entre Montréal et Tunis

Où dormir : Le Seabel Alhambra. Récemment rénové, cet hôtel quatre étoiles dispose d’une formule tout inclus, de terrains de tennis, de 3 piscines, de grandes chambres et d’un spa où il fait bon passer du temps, d’un kids club et d’un accès direct à la plage.

Auteur

  • Aurélie Resch

    Chroniqueuse voyages. Écrivaine, journaliste, scénariste. Collabore à diverses revues culturelles. Réalise des documentaires pour des télévisions francophones. Anime des ateliers d’écriture dans les écoles, les salons du livre et les centres culturels.

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