LUXEMBOURG – Les chefs de la diplomatie de l’Union européenne étaient réunis dimanche à Luxembourg pour tenter de surmonter leurs profondes divergences de vues sur la réforme des institutions. Malgré les réticences de la Pologne, la présidence allemande l’UE voudrait fixer la feuille de route au sommet de Bruxelles cette semaine.
L’Allemagne, qui exerce la présidence tournante de l’Union jusqu’au 30 juin, espère sortir de l’impasse dans laquelle le projet de Traité constitutionnel européen (TCE) est plongé depuis 2005 avec le double non franco-néerlandais. Mais le traité simplifié que le président français Nicolas Sarkozy compte présenter ne satisfait pas Varsovie.
La Pologne s’oppose en effet à un rééquilibrage du poids des pays membres dans la prise de décision qui lui serait défavorable par rapport au traité de Nice de 2000; celui-ci lui attribuait presque autant de poids qu’à l’Allemagne, en dépit d’une population deux fois moindre.
Elle suggère de calculer le poids de chaque pays en fonction de la racine carré de sa population plutôt que d’adopter le système de la «double majorité» du TCE, qui exige le soutien d’au moins 55% des États représentant au moins 65% de la population européenne pour qu’un texte soit adopté.
La ministre polonaise des Affaires étrangères Anna Fotyga a jugé qu’une «double majorité» diminuerait significativement le poids de Varsovie au sein de l’Union européenne. «Nous ne pouvons pas accepter ça», a-t-elle dit aux journalistes.