«Il est difficile d’identifier ce type de poursuite», expliquait Mayo Moran, doyenne de la faculté de Droit de l’Université de Toronto et présidente du panel de trois juristes chargé de conseiller le Procureur général afin qu’un projet de loi anti-SLAPP (Strategic Litigation Against Public Participation) puisse être mis au point. Plus connu en français sous le terme de «poursuite bâillon», ce type de procès est en général porté par de grandes entreprises contre des groupes ou associations de citoyens dénonçant leurs actions au nom de l’intérêt général.
Lorsque des citoyens se mobilisent pour soulever un problème d’intérêt général et condamnent publiquement les actions de grandes corporations ou de promoteurs, ces derniers peuvent assez facilement intenter un procès à ces groupes afin de les faire taire.
Un procès étant long et coûteux, les grandes corporations sont avantagées par les moyens importants dont elles disposent.
«Il est facile de jouer avec la Loi et de la tirer à son avantage», explique Mayo Moran spécialiste des questions relatives à la liberté d’expression. «Même si les groupes de citoyens ont des avocats bénévoles, les grandes entreprises peuvent s’offrir les services d’avocats très compétents et réduire ces groupes au silence», continue-t-elle.
Difficiles à identifier
Les lois anti-Slapp, qui existent dans de nombreux États américains ainsi qu’au Québec, visent donc à empêcher ce genre de pratique. Cependant, elles restent difficiles à identifier.