L’Ontario recevra des paiements de péréquation

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Publié 04/11/2008 par La Presse Canadienne et L'Express

Pour la première fois de leur histoire respective, l’Ontario recevra des paiements de péréquation et Terre-Neuve-et-Labrador n’en touchera pas. Cette dernière consacre ainsi son statut de plus récente province « riche » au pays.

La nouvelle situation des deux provinces est devenue claire à la suite de la rencontre du ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty avec ses homologues provinciaux, lundi, au cours de laquelle Ottawa a revu les règles du programme de péréquation et annoncé que les paiements futurs à l’intention des provinces démunies seraient arrimés à la croissance économique du pays.

La chute de l’Ontario est inquiétante et l’état actuel de l’économie laisse croire la province continuera « malheureusement » de recevoir des paiements de péréquation pour « quelque temps », a annoncé le ministre Flaherty, qui plaçait ainsi officiellement l’Ontario sur la liste des provinces moins bien nanties. Selon lui, la situation actuelle de l’Ontario est attribuable aux difficultés des secteurs manufacturier et automobile, et à la baisse de la demande américaine.

Les paiements de péréquation sont destinés à assurer que les provinces moins nanties puissent fournir des services de qualité comparables à ceux des provinces plus aisées. L’Ontario recevra l’an prochain 347 millions $ en péréquation.

Quant à elle, la nouvelle richesse de Terre-Neuve-et-Labrador est basée sur les revenus du pétrole sous-marin. Le premier ministre de la province, Danny Williams, a tenu à déclarer que sa province était officiellement devenue une province « riche » un an plus tôt que prévu, et que le temps des « blagues de Newfies » était révolu. Après avoir travaillé fort pour surmonter les difficultés, sa province est maintenant un exemple pour les autres Canadiens, a-t-il dit.

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L’Alberta, la Saskatchewan et la Colombie-Britannique sont les autres provinces qui n’auront pas droit à la péréquation.

Le ministre des Finances de l’Ontario, Dwight Duncan, s’est dit frustré de la décision de son homologue fédéral de revoir le programme de péréquation. M. Duncan s’est aussi interrogé sur la durée de la participation de l’Ontario au programme en raison du resserrement des critères d’admissibilité. Parmi les changements discutés lundi, M. Flaherty a promis des bonifications des transferts fédéraux de six pour cent en santé et de trois pour cent en aide sociale pour toutes les provinces. Les paiements de péréquation continueront d’augmenter d’année en année, mais pas au niveau actuel de 15 pour cent par an, a prévenu M. Flaherty.

En vertu du nouveau régime, le Québec touchera 8,35 milliards $, le Manitoba 2,1 milliards $ et l’Ile-du-Prince-Edouard, 340 millions en paiements de transfert. Le Nouveau-Brunswick aura droit à 1,69 milliard $ en paiements de péréquation, et la Nouvelle-Ecosse à 1,57 milliard $.

Commentant ces informations, la ministre des Finances du Québec, Monique Jérôme-Forget, a déclaré que l’approche fédérale lui paraissait raisonnable. « Jusqu’à preuve du contraire, que la péréquation augmente suivant la formule de la croissance économique, ça m’apparaît une approche quand même raisonnable. » Elle a dit que le Québec devrait toucher entre 50 et 55 millions $ de moins en vertu de la nouvelle formule. « C’était à peu près 8,4 milliards $, alors que là ça va être 8,355 milliards $. »

Elle a exprimé des inquiétudes au sujet de l’Ontario. « C’est clair que je suis très sensible à ce qui arrive en Ontario. (…) L’Ontario et le Québec, c’est tricoté serré. Nous avons eu un conseil des ministres ensemble. Les problèmes que connaît mon collègue Dwight Duncan, c’est clair que ça m’affecte. Si l’Ontario souffre, le Québec souffre, parce que nous exportons énormément en Ontario et nous faisons beaucoup de transactions communes. »

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Québec se veut rassurant

Alors qu’un déclenchement d’élection est imminent, le gouvernement du premier ministre Jean Charest a livré un message rassurant sur les finances publiques, mardi, malgré un contexte de ralentissement économique. La ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, prévoit l’équilibre budgétaire pour l’exercice en cours et le suivant, grâce à l’utilisation d’une réserve budgétaire bonifiée de 2,3 milliards $, sans laquelle le gouvernement serait en déficit.

Mme Jérôme-Forget, qui a dévoilé mardi son énoncé économique, a cependant revu à la baisse les prévisions de croissance pour 2008-2009 et 2009-2010, en plus d’ajouter que dans le contexte actuel, elle est incapable d’écarter la possibilité d’une récession.
Elle soutient cependant que les baisses d’impôt consenties par son gouvernement ainsi que les investissements dans les infrastructures protègent l’économie québécoise des turbulences qui auraient été autrement plus grandes.

Mais on ne peut rien garantir, a-t-elle ajouté…

Afin d’atténuer les effets de la crise financière qui pourraient se faire sentir sur les contribuables québécois, le gouvernement libéral a annoncé mardi une série de mesures financières totalisant 81 millions $ en 2008-2009 et 331 millions $ en 2009-2010. Entre autres, les prestations d’aide sociale seront pleinement indexées, au taux de 2,36 pour cent, tandis que le montant servant au calcul du crédit d’impôt pour revenus de retraite passera de 1500 $ à 2000 $ dès 2009, plutôt qu’en 2010 comme c’était prévu dans le dernier budget.

Pour les entreprises, le gouvernement met en place un programme spécial de prêts et de garantie de prêts qui donnera accès à un financement supplémentaire de 1 milliard $, ce qui entraînera des dépenses de 123 millions $ durant l’exercice en cours et le suivant. Mme Jérôme-Forget a affirmé qu’il s’agissait de mesures ponctuelles et elle n’a pas écarté la possibilité que d’autres puissent suivre.

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A moins d’un revirement de situation, le rendement de la Caisse de dépôt et placement diminuera de 20 pour cent. Chez les organismes publics du gouvernement du Québec, qui confient à la Caisse de dépôt la gestion des milliards de leurs caisses de stabilisation, le chiffre de 20 pour cent circule fréquemment. La Caisse publiera ses chiffres de 2008 uniquement en février 2009.

Le Conference Board révise ses prévisions à la baisse

Deux semaines seulement après avoir publié ses prévisions économiques, le Conference Board du Canada révise à la baisse ses données pour l’an prochain, soulignant que la récession qui frappe l’économie américaine fait sentir ses effets au nord de la frontière.

Le 15 octobre dernier, le Conference Board avait prédit que l’économie du Canada croîtrait de 2,2 pour cent en 2009. Lundi, dans un court communiqué, l’organisme explique que, selon ses prévisions révisées, elle ne croîtra finalement que de 1,5 pour cent, en raison de la crise des marchés financiers mondiaux et de l’incidence des prix du pétrole et des taux de change.

Le Canada devrait toutefois éviter la récession l’an prochain, estime le Conference Board, ajoutant que même si l’économie ralentit de façon générale, elle progresse encore.

Croissance proche de zéro en Europe

Les pays de la zone euro vont connaître en 2009 une croissance proche de zéro avec une hausse de 0,1 pour cent alors que se poursuit la crise financière, selon les prévisions publiées lundi par la Commission européenne.

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Les économies de l’Allemagne et de la France vont stagner tandis que la Grande-Bretagne sera en récession, avec une décroissance de 1 pour cent, précise la Commission. Au sein de la zone euro, les économies de l’Espagne et de l’Irlande se contracteront également en 2009. Elles verront leur taux de chômage et leur déficit public enfler, a souligné l’UE.

L’Irlande est déjà entrée en récession tout comme l’Estonie et la Lettonie, deux États baltes qui ne sont pas dans la zone euro. « La récession est un risque réel pour certains pays, la zone euro et l’UE », a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia. Il a affirmé qu’il demandait aux ministres des Finances de l’UE de travailler sur un plan de reprise similaire au plan adopté pour le secteur bancaire par les pays de l’UE au mois d’octobre. « Nous avons besoin d’une action commune pour aider à la reprise (…) Nous avons besoin d’investissements », a-t-il souligné.

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