Le 5 mars dernier, dans le cadre du colloque annuel du Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF) de l’Université d’Ottawa, le professeur Marcel Martel a pris la parole sous le thème L’Ontario bilingue? Utopie, opposition et activisme citoyen.
Au cours des années 1960, les fondements de la politique ontarienne en matière d’aménagement linguistique ont été établis. Le gouvernement de l’Ontario avait opté pour la formation d’un comité consultatif regroupant des fonctionnaires et des universitaires réputés. Le mandat de cet Ontario Advisory Committee on Confederation (OACC) consistait à réfléchir sur le rôle de l’Ontario dans le contexte de la crise révélée par la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme.
Les gestes de la province à l’égard des Franco-Ontariens montrent alors sa volonté de devenir un leader et font preuve d’un désir d’améliorer les relations entre les francophones et les anglophones à l’échelle canadienne. L’héritage de l’OACC est lourd, puisqu’il détermine les objectifs de la politique provinciale en matière d’aménagement linguistique.
En 1971, à la conférence de Victoria, le premier ministre John Robarts offre l’adhésion de l’Ontario à des dispositions linguistiques constitutionnelles.
Pour mettre en place des services gouvernementaux en français, son successeur, William Davis, adopte plutôt une démarche «étapiste» qui suscite la colère des Franco-Ontariens. Plusieurs d’entre eux fondent le mouvement «C’est l’temps» pour dénoncer le manque d’empressement du gouvernement provincial d’agir dans le domaine des services en français.
La communication du professeur Martel a porté sur les lettres écrites par les Ontariens dans les années 1960 au sujet du bilinguisme. À ce jour, il a dépouillé plus de 225 lettres et il lui en reste encore une centaine à étudier.