Dans son intervention en Cour suprême du Canada dans le dossier Conseil scolaire francophone de la Colombie‑Britannique c. Colombie‑Britannique, 2013 CSC 42, le Procureur général de l’Ontario a limité sa plaidoirie à la question du moment de la réception du droit britannique dans les colonies. Ce faisant, il a négligé d’anticiper les conséquences prévisibles de sa position et, ainsi, il a manqué une occasion d’assurer un leadership national dans le domaine de la dualité linguistique.
Peu de gens connaissent l’histoire constitutionnelle de l’Ontario. Le Procureur général de l’Ontario a bien fait de rappeler quelques faits historiques.
La colonie française du Canada, qui incluait la grande partie du territoire de l’Ontario d’aujourd’hui, a été cédée à la Grande-Bretagne par le Traité de Paris du 10 février 1763. Le 26 décembre 1791, la Province de Québec d’alors était scindée pour créer les provinces du Bas-Canada et du Haut-Canada. Le 10 février 1841, tout en retenant chacune leur propre système juridique, ces deux provinces ont été réunies pour créer la province du Canada.
En 1867, la partie de la province du Canada qui était auparavant le Haut-Canada est devenue la province de l’Ontario.
Droit colonial
Dans son mémoire au plus haut tribunal du pays, l’Ontario prend comme position que toutes les lois d’Angleterre en vigueur à la date de réception de celles-ci ont été reçues dans le droit colonial (et plus tard, dans le droit canadien), sauf celles exclues expressément par une loi ou celles inapplicables dans la situation de la colonie qui les recevait et, cela, au moment de cette réception.