Longue grève à l’Université York: manque de communication

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Publié 20/01/2009 par Vincent Muller

L’année universitaire 2008-2009 restera dans les annales de l’Université York comme étant celle de l’une des plus longues grèves de son histoire. En ce début de semaine, l’administration croise les doigts pour que ses dernières propositions soient acceptées lors du vote supervisé de lundi et mardi. Les résultats du vote des membres de la section 3903 du Syndicat canadien de la fonction publique seront connus mardi soir, jour de parution de L’Express. Les enseignants faisant partie du syndicat gréviste n’ont pas été payés depuis plusieurs mois. Si cela paraît normal, certains d’entre eux, des doctorants étrangers venus enseigner pour un an dans le cadre d’un échange universitaire, se retrouvent dans une situation complexe.

Le syndicat regroupe des étudiants en études supérieures, des assistants d’enseignants ainsi que des professeurs à temps partiels. Si l’on appartient à l’une de ces catégories, l’adhésion à ce syndicat est automatique, y compris lorsqu’on est un doctorant étranger venu dans le cadre d’un échange pour enseigner une année à l’Université York.

C’est ainsi que deux français se sont retrouvés dans une situation qui les dépasse et qui est probablement due à un manque de communication de la part de l’administration comme du syndicat auquel ils appartiennent.

Arrivant de l’étranger et n’étant pas informés de leur adhésion automatique au syndicat lors de la signature du contrat, ils ont été surpris de constater au début de la grève que, faisant partie de ce syndicat gréviste, ils ne seraient plus payés jusqu’à la reprise des cours. Étant au Canada dans le cadre d’un programme d’échange, ils n’ont pas la possibilité de travailler en dehors de leur université d’accueil et n’ont par conséquent aucune autre possibilité d’avoir des revenus.

Ne comprenant pas pourquoi ils font partie de ce syndicat «contre leur gré», ils ont essayé, avec l’aide de professeurs titulaires de leur département, de négocier avec l’administration. Depuis le début de la grève, n’ayant aucun salaire, ils ont été assistés financièrement par ces mêmes professeurs.

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Selon l’un d’entre eux, les négociations avec l’administration se sont avérées vaines, l’administration se devant d’agir de la même façon avec tous les membres du syndicat gréviste, qu’il soutiennent la grève ou non, qu’ils soient en échange où non.

Il semble que le Consul de France ait été contacté dans le but d’aider à trouver une solution pour le cas de ces deux personnes, mais cela semble n’avoir eu aucun impact.

Après avoir contacté Xavier Lafrance, l’un des membres de la section 3903 du SCFP (CUPE en anglais) et lui avoir exposé la situation, celui-ci explique que le syndicat propose de multiples solutions. Selon lui, le SCFP propose une bourse pour ses membres qui connaissent des difficultés financières liées à la grève.

Les membres participant aux piquets de grève sont payés et ceux qui ne veulent pas y participer se verraient offrir la possibilité d’effectuer des «tâches alternatives» rémunérées qu’ils pourraient combiner avec la bourse. Cette personne évoque également la possibilité de prêts sans intérêts, prêts qu’il faut bien sûr rembourser, ce qui ne change pas grand chose lorsque l’on n’a plus de salaire.

À écouter Xavier Lafrance, les solutions sont simples et évidentes. Du côté de l’administration, il paraît également évident qu’il ne peut y avoir de favoritisme envers certains membres du syndicat gréviste.

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Mais ce qui est évident pour eux ne l’est pas forcément pour des étrangers qui viennent en échange à York et il semble que ni le syndicat, ni l’administration n’aient été capables de faire un simple travail d’information qui aurait peut-être permis d’aider ces personnes à résoudre leur problème.

L’administration ne pouvant faire de favoritisme aurait dû faire en sorte que ces deux personnes négocient immédiatement avec le syndicat. Elle devrait aussi faire en sorte que les enseignants étrangers venant en échange soient mieux informés du système qui souvent diffère de leur pays d’origine.

En ce qui concerne la section 3903 du SCFP, on se demande pourquoi les membres qui adhèrent automatiquement à ce syndicat et dont une partie du salaire lui est reversée, ne sont pas mieux informés de ce que cela implique et de l’aide qu’ils peuvent obtenir, si effectivement ils peuvent en obtenir.

Si le vote de ce mardi est positif et que les cours reprennent, l’administration propose que les membres du syndicat gréviste reçoivent 90 % des salaires qu’ils n’ont pas touchés ces derniers mois. Dans ce cas le problème de ces deux personnes serait en partie résolu.

Les responsables des programmes d’échange de l’Université York devront s’empresser de trouver des solutions pour que cette situation ne se reproduise pas dans le futur.

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