«Le monde a radicalement changé depuis 1951, année où l’OMS a fait paraître sa première série de dispositions réglementaires juridiquement contraignantes qui avaient pour but d’éviter la propagation internationale des maladies. La situation était alors relativement stable de ce point de vue. On ne se préoccupait que des six maladies «quarantenaires»: le choléra, la fièvre jaune, la fièvre récurrente, la peste, le typhus et la variole. Les pathologies nouvelles étaient rares et, pour beaucoup d’affections des plus connues, des médicaments miracles avaient révolutionné le traitement. Pour leurs déplacements internationaux, les gens prenaient le bateau et les nouvelles, le télégraphe.»
C’est ainsi que la Dr Margaret Chan, directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ouvre son avant-propos au Rapport sur la santé dans le monde 2007, intitulé Un avenir plus sûr: la sécurité sanitaire mondiale au XXIe siècle.
Ce nouveau rapport marque un des progrès les plus importants de la sécurité sanitaire des 50 dernières années, en montrant comment le monde se trouve de plus en plus exposé au risque d’épidémies, d’accidents, de catastrophes naturelles et d’autres urgences sanitaires pouvant menacer rapidement la sécurité sanitaire mondiale.
Il a l’objectif ambitieux de «montrer comment, par une action collective de santé publique au niveau international, il est possible de créer, pour l’humanité, les conditions d’un avenir plus sûr». C’est donc un document d’un grand intérêt pour tous les pays du monde et leurs habitants et il s’adresse «à tous ceux qui sont attachés à la santé publique».
La directrice poursuit: «En ce qui concerne les maladies, la situation n’a plus rien de stable. L’accroissement démographique, le peuplement de territoires jusque-là inhabités, l’urbanisation rapide, l’agriculture intensive, la dégradation de l’environnement et l’utilisation malencontreuse des anti-infectieux ont bouleversé l’équilibre du monde microbien. Chaque année, une nouvelle maladie fait son apparition, ce qui ne s’était jamais vu dans l’histoire.»