«L’OMS a déclaré la pandémie de coronavirus beaucoup trop tard» – mon pharmacien du coin

Une pharmacie de l'Est de Toronto
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Publié 12/03/2020 par Annik Chalifour

Mercredi soir 11 mars, à la recherche d’un désinfectant pour les mains (en pénurie partout), je trouve un nettoyant antiseptique sous la forme d’un petit pulvérisateur de poche chez mon pharmacien du voisinage dans le secteur East York à Toronto. Une alternative sûre au sanitizer, me propose le pharmacien.

«L’OMS a déclaré la pandémie beaucoup trop tard!», dénonce-t-il. Devant mon regard interrogateur, il poursuit en m’expliquant que cette déclaration tardive de l’OMS illustre «la priorité de notre monde accordée à la santé économique plutôt qu’à la santé humaine».

«En retardant la confirmation de la pandémie, l’OMS a sciemment appuyé un ensemble de pays capitalistes très frileux devant le spectre d’une récession. Sans pandémie, on pouvait considérer de continuer à rouler sans trop avoir à s’engager financièrement.»

Aujourd’hui, la menace du coronavirus est devenue très sérieuse. Sa propagation est inévitable parmi diverses communautés partout dans le monde, selon le pharmacien.

Résultat dramatique selon lui: on est maintenant rendu dans l’urgence aiguë d’agir!

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«Les répercussions économiques en sont maintenant décuplées… les besoins en personnel, vêtements de protection et masques, fournitures médicales, centres de dépistage, la mise au point de médicaments et vaccins, un soutien financier éventuel pour nos gens en quarantaine obligée, l’aide internationale auprès de populations privées d’infrastructures capables de faire face à une telle pandémie.»

«Tout en devant poursuivre sans relâche la diffusion d’informations pertinentes et la prévention durant une période potentiellement longue et indéterminée…»

«On aurait pu prévenir ce drame mondial – sauver davantage de vies – en sonnant l’alarme beaucoup plus tôt», prétend mon pharmacien. «En priorisant la santé humaine par d’imposants investissements précoces de prévention plutôt que de vouloir éviter de freiner nos profits financiers.» Sans compter les oubliés du virus.

Une conversation inédite de quelques minutes qui fait réfléchir…

Il est recommandé de se laver les mains régulièrement.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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