Pour la première fois depuis la révolution industrielle, la nouvelle génération pourrait vivre moins longtemps que celles qui l’ont précédée.
Près d’un enfant canadien sur trois souffre de surpoids ou d’obésité, et les taux d’obésité ont triplé au cours des 30 dernières années. Il est probable qu’un enfant sur trois nés en 2000 souffre de diabète à un moment de sa vie, et cette maladie frappe de plus en plus durant l’enfance, l’adolescence et le début de l’âge adulte. Étant donné que la cécité et l’insuffisance rénale/cardiaque tendent à survenir de 10 à 15 ans après un diagnostic de diabète, la vie de nos enfants risque d’être non seulement plus courte, mais aussi de moindre qualité.
L’épidémie d’obésité chez les enfants au Canada et ailleurs dans le monde menace de devenir le problème de santé publique numéro un du XXIe siècle. La société moderne, avec ses progrès technologiques et sa fixation sur la croissance économique et la consommation, a engendré des milieux physiques, sociaux et économiques qui nous poussent constamment à la surconsommation et à l’inactivité. Les enfants sont spécialement vulnérables à ces influences puisqu’ils ne sont pas encore maîtres de leur environnement.
Nos environnements déterminent dans une large mesure si nos enfants peuvent marcher jusqu’à l’école en toute sécurité ou s’ils doivent emprunter les transports en commun, s’il est plus facile pour eux de suivre les autres dans l’ascenseur ou de prendre l’escalier, ou encore si la malbouffe leur est plus facilement accessible que les aliments nutritifs. Étant donné que les parents, les enseignants, les décideurs et l’industrie alimentaire façonnent tous l’environnement des enfants depuis la maison jusqu’à l’école et au magasin, ils doivent joindre leurs efforts pour favoriser un assainissement des habitudes de vie en faisant en sorte qu’il devienne possible, facile et normal de faire des choix santé.
Pour combattre l’obésité, nous devons modifier notre culture et notre environnement afin qu’un mode de vie sain devienne la «nouvelle norme». La pression sociale, la sensibilisation, les campagnes publicitaires et la réglementation gouvernementale ont réussi à stigmatiser des comportements malsains comme l’abus d’alcool ou la conduite en état d’ébriété. Ces comportements, autrefois socialement acceptables, sont devenus mal vus et inacceptables.