Il y a un petit quelque chose d’époustouflant à la regarder aller. Journaliste, rédactrice en chef puis directrice du Devoir, Lise Bissonnette dirige maintenant la Grande Bibliothèque du Québec, un projet qu’elle a chéri et soutenu dès ses tous débuts. Celle qui depuis longtemps a laissé son empreinte sur la vie culturelle québécoise s’attelle maintenant à l’héritage de Pierre de Coubertin. «Plus loin, plus haut, plus fort» semble-t-elle nous dire? Lise Bissonnette a accepté en mars dernier le poste de Grand Témoin de la Francophonie pour les Jeux de Turin et vient de compléter son séjour chez les Olympiens.
«Je ne suis pas du tout de ce milieu, mais je suis une bonne sportive de salon», admet d’entrée de jeu Lise Bissonnette, en entrevue depuis Turin.
Son immersion dans le monde olympique aura été «fascinante» et lui aura permis de faire quelques «observations sociologiques» sur l’évolution du sport et du mouvement olympique. Mais avant tout, Lise Bissonnette était à Turin pour observer la place que détient le français et pour sensibiliser les divers intervenants à la place qui lui revient.
L’article 24 de la Charte olympique confère au français et à l’anglais le statut de langues officielles du mouvement olympique. De surcroît, en cas de litige entre les deux versions, c’est le français qui fait foi.
Or, depuis quelques Jeux, le français semble être en chute libre. La France s’inquiétait depuis plusieurs années déjà du déclin de la langue de Pierre de Coubertin. Plutôt que d’agir seule, elle a proposé à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) d’instaurer une mission multilatérale de surveillance.